AI été récemment contacté par plusieurs jeunes universitaires français qui entreprenaient des recherches sur le Siam et ses relations avec la France. Nous devons nous réjouir de ce regain d'intérêt alors qu'une génération d'historiens et de chercheurs est en train de disparaître. Saluons les mémoires de Michel Jacq-Herlgouac'h, décédé en 1998, de Michael Smithies, mort en 2019, du professeur Gilles Delouche, qui nous a quittés en 2020, un an avant Dirk van der Cruysse, auteur de l'irremplaçable Louis XIV et le Siam. Devant cette liste de prestigieux érudits, je me garderai de dire, paraphrasant l'obscur plumitif qui constatait : « Shakespeare est mort, Dante est mort, Victor Hugo est mort » … et moi-même, je ne me sens pas très bien.

Et pourtant… À soixante-dix ans, un âge où les bougies coûtent plus cher que le gâteau, il me faudra bien penser à la relève et à la pérennité de ce site. Que se trouve quelque part, en France, en Navarre ou en Thaïlande, un jeune homme – ou une jeune fille, bien sûr – curieux, ardent, passionné d'histoire, près à s'investir sans compter sa peine pour enrichir encore ce site, c'est sans hésitation que je lui passerai le flambeau et lui remettrai les clés de Mémoires de Siam. Il reste tant de documents à explorer, tant d'ouvrages et de manuscrits qui dorment encore dans les archives et les bibliothèques !.

Je n'y mettrai qu'une condition. Que Mémoire de Siam reste un site gratuit, sans aucune visée commerciale, sans aucune intention mercantile, dans l'esprit de ce que fut, à ses débuts, ce rêve d'un Internet d'échange et de partage, avant que les autoroutes (à péages) de l'information ne transforment la toile en supermarché et n'obligent à “surfer” avec une carte de crédit à portée de la main.

Pour le reste, faisons confiance à la jeunesse.

10 juillet 2023