Le roi de Siam, surpris de la grande réputation du roi et de ce que publiait la renommée des signalées victoires qu'il remportait continuellement sur ses ennemis, lui envoya trois ambassadeurs (1) pour lui demander son amitié et faire alliance avec lui. Mais n'en ayant eu aucune nouvelle depuis leur départ qui fut en 1681 (2), il fit partir sur la fin de janvier de l'année 1684 deux mandarins (3) et le sieur le Vachet, missionnaire français, en cette même qualité (4) [127v°] et donna à ce dernier une telle autorité sur les deux autres qu'il leur déclara publiquement qu'en cas qu'il lui fît quelque plainte d'eux, il leur ferait perdre la vie à leur retour.
Ces mandarins n'étaient pas envoyés de la part du roi de Siam directement au roi, mais à ses ministres (5).
Ils arrivèrent au commencement de septembre de la même année à Londres où, ayant demeuré quelque temps, le roi d'Angleterre leur donna un yacht (6) où l'on mit leurs ballots. Sa Majesté britannique ne voulut point qu'ils fussent visités, ni qu'on [128r°] leur fît payer aucun droit, quoique la grâce qu'il leur accordait fût contre les coutumes et sans exemple (7).
Ces mandarins débarquèrent à Calais. Le lieutenant de roi les reçut avec honneur, les faisant complimenter par le Corps de ville qui leur offrit des présents de vin et de confitures.
Le marquis de Seignelay, secrétaire d'État, ayant le département de la marine pour les ministres au-delà de la ligne, avait été averti par le sieur le Vachet du jour que les mandarins devaient arriver à Calais. [128v°]. Ils y trouvèrent de sa part un maître d'hôtel pour les défrayer et des carrosses pour tout le temps de leur séjour en France, le tout aux dépens du roi.
Pendant toute la route depuis Calais jusqu'à Paris, ils reçurent les compliments des corps de toutes les villes où ils passèrent. Trois carrosses du marquis de Seignelay les attendaient à une lieue au-delà de Saint-Denis. Ils y montèrent et vinrent coucher à Saint-Denis, et le lendemain, ils se rendirent à Paris à l'Hôtel de Taranne, faubourg Saint-Germain (8).
[129r°] On ne crut pas à la Cour que le sieur Vachet, missionaire, dût prendre la qualité de mandarin. Mais avant que de la quitter, il représenta que n'ayant plus d'autorité sur les deux mandarins que ce titre lui donnait, ils seraient d'une plus difficile convention, étant tous deux d'un caractère opiniâtre, et en effet on les trouva tels (9).
Le 27 octobre, ils se rendirent à Versailles accompagnés du sieur Vachet à l'appartement du marquis de Seignelay (10). Ils en eurent audience dans son [129v°] cabinet où l'on avait étendu depuis la porte jusqu'à son fauteuil un grand tapis de Turquie. Les mandarins y entrant se prosternèrent quelque temps et s'étant relevés, ils se mirent sur leurs talons. Alors le plus jeune parla en ces termes : Que le roi de Siam son maître ayant appris les grandes victoires que le roi a remportées sur ses ennemis, les prospérités de son règne, le bonheur de ses sujets et la sagesse avec laquelle Sa Majesté gouverne son [130r°] empire, il avait voulu rechercher son amitié et que pour cet effet il avait envoyé des ambassadeurs avec ordre de prier Sa Majesté de vouloir bien lui en envoyer de sa part afin que la correspondance fût mieux établie. Mais que n'ayant aucune nouvelle de ses ambassadeurs, il les avait choisis pour venir en leur place faire la même déclaration et pour témoigner en même temps sa joie de la naissance de Mgr le duc de Bourgogne (11). Ce discours fut interprété en portugais par un Siamois domestique des [130v°] missionnaires (12) et le sieur le Vachet l'expliqua en français. Après le discours du mandarin, l'autre se leva et porta au marquis de Seignelay la lettre que le barcalon (13) ou premier ministre du roi de Siam lui écrivait. Le marquis se leva pour la recevoir et après que le mandarin fut retourné en sa place et qu'il se fut mis dans la même posture, le marquis leur fit une réponse conforme à leur discours. Cette audience finie, ils allèrent ensuite chez le marquis de Croissy (14), ministre et secrétaire d'État des affaires étran- [131r°] gères. Ils en furent reçus de la même manière qu'ils l'avaient été chez le marquis de Seignelay. Le même mandarin qui venait de porter la parole se servit à peu près des mêmes termes. Voici la réponse du marquis de Croissy : Qu'il aurait été fort à souhaiter que Dieu eût donné une heureuse navigation aux ambassadeurs du roi leur maître, que leur perte l'avait d'autant plus touché en son particulier qu'il avait été témoin du déplaisir que Sa Majesté en avait [131v°] ressenti, mais qu'il pouvait les assurer que si la gloire que Sa Majesté avait acquise par les prodigieuses conquêtes dont elle avait augmenté l'étendue de son empire et par un nombre infini d'actions héroïques et de vertus plus qu'humaines qui font le bonheur parfait de ses sujets et l'admiration de tout l'univers, que si enfin la renommée qui avait porté le bruit de cette gloire incomparable jusqu'au royaume de Siam, avait donné au roi leur maître le juste [132r°] désir de contracter une amitié sincère avec le roi notre grand monarque, Sa Majesté n'était pas moins disposée à témoigner au roi de Siam, par toutes sortes de moyens, la haute estime qu'elle avait pour lui, qu'elle avait même déjà résolu malgré la vaste étendue des mers qui nous séparent, de lui envoyer au plus tôt un ambassadeur pour lui marquer combien son amitié lui était chère et pour l'exhorter [132v°] d'autant plus vivement à embrasser la religion du vrai dieu que Sa Majesté reconnaissait elle-même devoir aux bénédictions divines les plus grandes prospérités de son règne et que la pureté de sa croyance pourrait faire le plus solide fondement d'une étroite union avec le roi de Siam, comme elle avait toujours fait aussi la règle de toutes les alliances et amitiés de Sa Majesté. Il témoigna aussi à ces envoyés combien Sa Majesté était sensible à la protection que [non paginé [133r°] le roi de Siam avait donnée à l'évêque d'Héliopolis (15) et à tous les autres missionnaires.
Ils furent ensuite conduits dans la galerie de l'appartement du roi où voyant Sa Majesté qui allait à la messe, ils se prosternèrent devant elle. Et comme ils demeurèrent longtemps en cet état, elle demanda s'ils ne se lèveraient pas. Le sieur Vachet qui les accompagnait répondit qu'ils seraient toujours devant elle dans cette posture, ainsi qu'ils le sont ordinairement devant [133v°] le roi leur maître. Sa Majesté demanda s'ils avaient quelque chose à lui dire et l'un des mandarins dit qu'ils étaient bien redevables aux bontés du roi de leur avoir permis de voir son auguste majesté. Le roi leur répondit qu'il était bien aise de voir des sujets d'un roi qu'il considérait et Sa Majesté se retira après avoir donné ordre au sieur Vachet de les faire relever. Ils virent ensuite les appartements et les jardins et ils furent ramenés à Paris.
Comme les mandarins avaient demandé que le roi [non paginé [134r°] envoyât des ambassadeurs de France au roi de Siam, on y fit quelque difficulté. Mais ce qui détermina Sa Majesté, ce furent les dispositions dans lesquelles le sieur le Vachet disait que le roi de Siam paraissait être pour embrasser notre religion (16). Le chevalier de Chaumont fut nommé pour ambassadeur et l'abbé de Choisy pour remplir sa place, en cas que le chevalier vînt à mourir, pour rester ambassadeur ordinaire (17).
L'introducteur ni le secrétaire à la conduite des ambassadeurs (18) ne se mêlèrent de rien de tout ce qui se passa à [134v°] l'égard des mandarins. Ils n'étaient point envoyés du roi de Siam au roi.
NOTES
1 - Phraya Phiphat Kosa (พระยาศรีพิพัฒโกษา), Luang Wisansunthon (หลวงวิสารสุนทร) et Khun Nakhon Sri Wichai (ขุนนครศรีวิชัย). ⇑
2 - Les ambassadeurs siamois, accompagnés par le missionnaire Claude Gayme, s'embarquèrent en 1681 sur le Vautour, navire de la Compagnie des Indes, pour rejoindre Banten, d'où ils devaient gagner la France sur le Soleil d'Orient qui leva l'ancre le 6 septembre 1681. Naufrage ou attaque de pirates, le Soleil d'Orient se perdit corps et biens au large du cap de Bonne-Espérance à la fin décembre 1681 ou dans les premiers jours de janvier 1682. ⇑
3 - Ok-khun Pichaï Yawatit – Khun Pichaï Walit dans la plupart des relations – (ออกขุนพิไชยวาทิต) et Ok-khun Pichit Maïtri (ออกขุนพิชิตไมตรี). ⇑
4 - Bénigne Vachet avait été nommé premier envoyé par le roi de Siam, avec autorité sur les deux mandarins siamois. Toutefois, il dut renoncer à cette charge en arrivant en France. Il s'en explique longuement dans ses mémoires : … ayant montré ma permission à la Cour, on n'y avait pas jugé à propos que je prisse la qualité de premier envoyés ; je devais la céder aux Siamois qui m'étaient inférieurs, et les faire marcher devant moi pour que tous les honneurs leur fussent rapportés.
Comme j'étais parti de Siam avec cette qualité, que je l'avais prise en Angleterre, et que d'ailleurs le roi de Siam comptait quasi uniquement sur moi, je me crus obligé d'envoyer quelques remontrances sur cet article ; mais quoiqu'en entrât assez dans mes raisons, cependant l'on en demeura au premier sentiment, et l'on m'envoya M. Sevin, l'un des directeurs du séminaire, qui vint jusqu'à Calais pour m'y attendre et pour m'assurer que telle était l'intention de nos messieurs de Paris et de la Cour.
Dans le fond, je m'estimais heureux de me vois déchargé d'un poids que je ne portais qu'avec regret, quoique je prévisse bien les suites fâcheuses qui en arriveraient, à cause de l'humeur brusque et fâcheuse de mes compagnons, qui se croiraient libres de faire leur volonté lorsqu'ils n'auraient plus de supérieur, ce qui ne manqua pas d'arriver dans la suite.
Néanmoins, pour que la chose ne parût venir que de moi-même, lorsque nous eûmes mouillé dans le port de Calais, M. Sevin se rendit à notre yacht, comme je l'en avais prié par la dernière lettre que je lui écrivis. Ce fut en sa présence que je fis venir les Siamois ; je leur dis que depuis notre sortie de Siam jusqu'à l'heure présente, je m'étais toujours porté pour le premier des envoyés ; que jusqu'ici je n'avais qu'à me louer de leur conduite, parce qu'ils s'étaient toujours conformés à ce que j'avais désiré d'eux ; mais que dorénavant je me croyais obligé de leur céder le pas, parce que nous allions entrer dans mon propre pays, où il ne convenait pas que je parusse au-dessus d'eux. Il est vrai qu'ils firent beaucoup de difficultés de se soumettre à cette proposition ; mais pour les y contraindre, je leur remis devant les yeux ce que le roi de Siam leur avait dit en ma présence, à savoir que s'ils refusaient de faire tout ce que je leur prescrirais, il les ferait châtier sévèrement à leur retour, si je lui en adressais la moindre plainte. Ils en tombèrent d'accord. Je leur dis : — Si vous ne voulez pas faire par amitié ce que je souhaite de vous, je vous le commande comme ayant droit de le faire. Voyant qu'ils ne pouvaient reculer, ils prirent la précaution de me demander ce commandement par écrit, ce que je leur accordai, et depuis ce temps-là, je ne passai plus que comme un homme qui était à leur suite pour leur donner conseil. (Launay, Histoire de la Mission de Siam, 1920, I, pp. 135-136). ⇑
5 - Les deux mandarins n'avaient pas le titre d'ambassadeurs, mais seulement d'envoyés. C'est en partie ce qui explique les innombrables malentendus et la mauvaise volonté qu'ils manifestèrent pendant le temps qu'ils restèrent en France. Dans son article Rituals of Majesty : France, Siam, and Court Spectacle in Royale Image-building at Versailles in 1685 and 1686, (Canadian Journal of History / Annales canadiennes d'histoire XXXI, août 1996, pp. 171-198), Ronald S. Love donne une explication intéressante de l'incompréhensible et scandaleux comportement des envoyés siamois : Peut-être la cause principale de ce problème de mutuelle incompréhension réside-t-elle dans le simple fait que les mandarins étaient dénués du statut d'ambassadeur, parce que Phra Naraï ne voulait pas envoyer de nouvelle ambassade en France tant que le sort de la première n'était pas connu. En conséquence de ce point de détail, les profondes implications du protocole siamois ne furent jamais adressées à Versailles. Parce qu'ils n'avaient pas de situation officielle, les deux envoyés ne furent pas honorés de la considération que reçoivent ordinairement les ambassadeurs des monarchies étrangères. En outre, parce qu'ils étaient aussi ignorants de la langue et des coutumes françaises que les Français l'étaient, de leur côté, de presque tout ce qui concernait le Siam, il était très difficile pour les deux parties de surmonter les mauvais effets de ce choc culturel. Cela n'arrangea pas non plus les choses que le père Vachet apporte à ses pupilles aussi peu de considération, ayant même la haute main sur les tâches officielles de la mission sans leur participation. Ainsi, réduits à l'état de simples objets de curiosité à la Cour de France, les deux hommes petit à petit évitèrent leurs hôtes, dont chaque manquement au protocole était perçu comme un affront personnel. Pendant ce temps, les Français condamnaient l'inexplicable comportement de leurs invités, assimilé à de la simple grossièreté. ⇑
6 - La Charlotte. ⇑
7 - Cette faveur exceptionnelle fut accordée après de longues négociations entre Jean-Paul de Barillon, ambassadeur de France en Angleterre, et le secrétaire d'État Robert Spencer, comte de Sunderland. C'est le roi Charles II lui-même qui prit la décision d'exempter de tout contrôle et de toute taxe les bagages de l'expédition. ⇑
8 - L'Hôtel de Tarannes, aujourd'hui disparu, se trouvait rue de Taranne, dans le Quartier Saint-Germain, sur l'actuel Saint-Germain-des-Prés. Elle allait du carrefour Saint-Benoît à la rue des Saints-Pères. Elle a été appelée rue de la Courtille, à cause du clos de l'Abbaye Saint-Germain, qu'on nommé ainsi, et rue Forestier et de Tarennes, de Jean et Christophe de Tarennes, qui étaient propriétaires de plusieurs maisons et jardins sur cet emplacement. Il existait une petite rue de Taranne, qui aboutissait aux rues aujourd'hui disparues du Sépulchre et de l'Égout. Cette rue devait son nom à l'Hôtel de Tarannes, et le séparait d'avec l'Hôtel du Sépulchre. (Hurtaud et Magny, Dictionnaire Historique de la Ville de Paris et de ses Environs, 1779, IV, pp. 455). ⇑
9 - Voir ci-dessus, note 4. ⇑
10 - Jean-Baptiste Antoine Colbert, marquis de Seignelay (1651-1690), fils du Grand Colbert, était secrétaire d'État de la marine.
11 - Louis de France (1682–1712), duc de Bourgogne, fils de Louis de France et de Marie-Anne de Bavière, petit-fils de Louis XIV. ⇑
12 - Sans doute Vincent Pinheiro, Siamois d'origine portugaise qui fut interprète pour la Compagnie des Indes et pour le séminaire des Missions-Étrangères. ⇑
13 - Mot d'origine portugaise, corruption du siamois Phra Khlang (กรมพระคลัง), qui désignait une sorte de premier ministre principalement en charge des finances et des affaires étrangères ⇑
14 - Charles Colbert de Croissy, (1629-1696). Il succéda en 1679 à Simon Arnauld de Pomponne dans la charge de secrétaire d'État des Affaires étrangères.
15 - François Pallu (1626-1684) qui fonda en 1660 avec Lambert de la Motte (1624-1679), et sous l'impulsion d'Alexandre de Rhodes, la Société des Missions Étrangères de Paris (MEP). Tous deux furent nommés vicaires apostoliques en asie. Outre des intérêts commerciaux, l'objectif était de susciter des vocations au sacerdoce en Asie, de former des prêtres asiatiques et de favoriser la nomination d'évêques asiatiques à la tête de leur diocèse. On pourra consulter une notice biographique de ce missionnaire sur le site des Missions Étrangères : François Pallu ⇑
16 - Naïveté plutôt que calcul politique, la certitude qu'avait Bénigne Vachet que le roi Naraï était sur le point de se convertir au christianisme pesa lourd dans la décision de Louis XIV d'envoyer une ambassade au Siam. Phaulkon, dans une conversation avec Louis Laneau, évêque de Métellopolis, se montra fort surpris et fort inquiet de cette initiative apostolique hors de propos : — Eh, qui est donc celui, lui dit-il, qui a ainsi trompé le roi de France ? M. l'évêque lui répondit en levant les épaules qu'il n'en savait rien, et qu'il en était fort marri. Le seigneur Constance lui repartit qu'il prît garde avec beaucoup d'attention de ne se point charger d'une maison qui menaçait de ruine et qui l'accablerait en tombant, que cette affaire était de la dernière conséquence, et qu'il répondrait à Dieu du malheureux succès qu'elle aurait, — Car, ajouta-t-il, depuis que Votre Seigneurie est ici, avez-vous vu la moindre apparence de la part du roi mon maître, si vous en exceptez les bonnes œuvres, d'où l'on puisse inférer la moindre possibilité de sa conversion ? – Je n'en sache nulle, répondit M. l'évêque, et je suis fort étonné qu'il se soit trouvé des gens qui aient osé en donner quelque assurance à Sa Majesté très chrétienne. (Mémoire de M. Constance […] sur l'ambassade que le roi lui a envoyée pour l'inviter à se faire chrétien, BN. ms. fr. 15476, f° 2r°-3r°). ⇑
17 - L'abbé de Choisy avait posé sa candidature pour être ambassadeur au Siam. Il arriva trop tard, la place était déjà prise par le chevalier de Chaumont. Il relate dans son Journal du 7 octobre 1685 : Or souvenez-vous que depuis qu'on parle de cette affaire, j'ai toujours été incertain de ma destinée. D'abord j'ai espéré avec quelque fondement d'y venir ambassadeur. J'ai vu nommer à la barbe de moi, qui y songeais fort, M. le chevalier de Chaumont, qui n'y songeait pas. ⇑
18 - Les introducteurs des ambassadeurs étaient alors les Chabenat de Bonneuil, père et fils, qui exerçaient la charge en alternance. Le secrétaire à la conduite était René Girault. Voir Les introducteurs des ambassadeurs, 1585-1900 par Auguste Boppe, Félix Alcan, 1901, p. 43. ⇑
18 octobre 2019