17 AVRIL 1680 - 30 SEPTEMBRE 1684

Page de la Gazette

1680 - Gazette N° 38 - De Rome, le 17 avril 1680 (p. 226).

Le sieur Pallu, évêque titulaire d'Héliopolis et vicaire apostolique des Indes orientales partira bientôt pour aller par terre au royaume de Siam, où il y a déjà deux autres évêques français qui ont établi un séminaire à Siam (1), et plusieurs églises catholiques dans les royaumes de Tonkin, de Cambodge et dans le reste de la presqu'île de delà le Gange.

1681 - Gazette N° 73. De Surate, le 3 février 1681 (p. 485).

Le 26 du mois de janvier dernier, le vaisseau l'Heureuse qui appartient à la Compagnie française des Indes orientales, partit de ce port avec une riche charge pour retourner en France. Hier, on reçut avis de Siam que le navire le Vautour, de la même compagnie, y était arrivé, que le roi de Siam, fort affectionné à la nation française, avait fait un accueil très favorable aux officiers, et qu'il voulait envoyer des ambassadeurs en France.

1681 - Gazette N° 32. De Port-Louis, le 27 mars 1681 (p. 214).

Le sieur Pallu, évêque titulaire d'Héliopolis, vicaire et missionnaire apostolique dans le royaume de Tonkin, partit d'ici le 25 de ce mois pour aller continuer ses missions dans les royaumes de Siam, de Cambodge, de Laos, de la Cochinchine, de Tonkin et de la Chine. C'est le troisième voyage qu'il y fait depuis 20 ans, avec des travaux et des succès extraordinaires. Il s'est embarqué avec deux docteurs de la Faculté de Paris, et deux autres ecclésiastiques, sur deux vaisseaux de la Compagnie des Indes orientales (2) qui le doivent conduire jusqu'à Surate.

1681 - Gazette N° 81 - De Paris, le 5 septembre 1681 (p. 564).

On a eu avis par des lettres de Banten du 23 janvier que trois ambassadeurs que le roi de Siam envoie au roi y sont arrivés, et qu'ils doivent s'embarquer sur un vaisseau de la Compagnie française nommé le Soleil d'Orient, pour arriver en France au mois de mars prochain.

Mercure Galant de septembre 1681 (pp. 317 et suiv.).

C'est avec raison, Madame, que je vous ai dit bien des fois que la grandeur de notre auguste monarque était connue de toute la terre. Ses conquêtes et ses admirables qualités ont fait tant de bruit chez les nations les plus éloignées, que le roi de Siam a résolu de lui envoyer des ambassadeurs. M. Baron, directeur général dans les Indes pour la Compagnie royale de France, ayant su l'intention de ce roi, lui fit offrir un de ses vaisseaux pour les aller prendre jusqu'à Siam. Dans ce dessein, il fit partir le Vautour. Ce vaisseau était commandé par M. Cornuel, qui menait M. Deslandes-Boureau. C'est un jeune homme de très bonne mine, que M. Baron avait choisi pour porter la lettre au roi de Siam, et lui offrir les présents de la part de la Compagnie. M. l'évêque de Métellopolis, vicaire apostolique à Siam, qui sait la langue et les coutumes du pays, se chargea de la négociation. Le Vautour arriva dans la rivière de Siam le 3 septembre de l'année dernière, et MM. Cornuel et Deslandes envoyèrent demander si en passant devant la forteresse, la Cour trouverait bon qu'ils saluassent le pavillon, en la manière qui se pratique en Europe. On leur répondit que quoique que cela ne se fût point encore fait en ces lieux-là, ils en useraient à leur volonté, parce qu'on voulait leur faire connaître la joie qu'on avait de leur venue. Le vaisseau monta la rivière sans plus retarder, et lorsqu'on fut proche de la forteresse, M. Deslandes ayant remarqué que le pavillon qu'on avait mis au haut du donjon était celui d'une république, fit mouiller l'ancre, et envoya dire au commandant de la forteresse qu'il ne pouvait saluer ce pavillon, parce qu'il était beaucoup inférieur à celui du roi son maître (3). Ce commandant lui manda que dans les Indes, les rois n'affectaient aucun pavillon particulier, et aussitôt on en mit un de taffetas rouge en la place de celui que l'on avait vu d'abord. Il fut salué en même temps par toute l'artillerie du vaisseau, à quoi la forteresse répondit d'une si grande quantité de coups de canon, que tous les Chinois qui étaient alors dans la ville, les Portugais et les Hollandais aussi bien que les Siamois, dirent plusieurs fois qu'ils n'avaient jamais rien entendu de pareil. En effet, c'est rarement qu'on prodigue la poudre à canon en ce pays-là.

Les gardes du roi conduisirent MM. Deslandes et Cornuel dans la maison qu'on leur avait préparée, et le 15 du même mois de septembre, qui fut le jour pris pour porter la lettre et les présents, trois grands mandarins (qui sont comme ici nous ducs et pairs) vinrent avec leurs grands bateaux de parade devant la maison où M. Deslandes était logé, pour accompagner la lettre de M. Baron et les présents de la Compagnie. Ils furent portés à découvert sur deux grands bateaux faits à la manière du pays. On les fit entrer dans la salle, où le ministre assisté de plusieurs mandarins, Chinois, Mores, Siamois et Portugais, attendaient M. Deslandes. Il arriva avec M. Cornuel et 30 français (4), et tous deux furent assis dans le milieu de la salle, vis-à-vis des ministres, tenant devant eux la lettre dans une corbeille d'or. Elle fut lue, et traduite en même temps par le supérieur du séminaire, français de nation (5), qu'on avait placé dans le lieu où se mettent ordinairement leurs prêtres, qu'ils appellent talapoins. L'audience dura plus d'une heure, et se passa presque toute en questions sur l'état présent de la France, et sur la grandeur de son monarque, dont les Siamois savent les victoires. On y parla encore des autres princes de l'Europe, et M. Deslandes satisfit à tout avec une grâce et une présence d'esprit dont tous ces gens-là restèrent surpris.

L'audience étant finie, le ministre porta la lettre avec la traduction au roi, qui ayant vu les présents, les estima plus qu'aucun de ceux qui ait accoutumé de recevoir, entre autres deux grands lustres de cristal, trois grands miroirs garnis d'argent et de vermeil, deux girandoles de cristal, et deux pièces de canon de fonte admirablement bien travaillées. Il les fit porter à une maison de campagne, avec plusieurs pièces de brocart d'or et d'argent, qui faisaient partie de ces présents. Cependant, pour favoriser M. Deslandes plus qu'il ne fait d'ordinaire les envoyés des autres nations, il voulut bien se montrer à lui. Pour cela, il sortit de son palais le 21, et vint dans une grande cour, où MM. Deslandes et Cornuel l'attendaient sur un tapis. Il eut plus d'une demi-heure d'entretien avec eux, et témoigna prendre grand plaisir à entendre conter par interprète les surprenantes actions du roi, dont il dit plus de vingt fois qu'il avait su le particulier. En se retirant, il leur fit présent à chacun d'une veste complète de brocart de Perse, qui est une faveur des plus signalées que puisse faire ce roi à des étrangers. Surtout celle de se faire voir est fort extraordinaire, ceux mêmes de son royaume n'ayant presque jamais l'avantage de l'obtenir (6).

Le lendemain 22, il envoya dire à M. Deslandes qu'il avait résolu d'envoyer trois ambassadeurs à l'empereur des Français, et aussitôt l'ordre fut donné pour leur départ. L'un des trois est un grand mandarin, qui s'est acquitté de plusieurs ambassades à la Chine. Ils se rendirent en dix-sept jours de marche par terre à Banten (7), où ils espéraient trouver le navire nommé le Soleil d'Orient, mais il en avait fait voile dès le 17 de septembre, et était retourné à Surate, où il reportait le frère aîné de M. Deslandes, qui est commissaire général de la Compagnie française, et qui mande par ses lettres écrites de Banten du 15 septembre 1680, et par celle du 2 février 1681 qu'il irait à Pondichéry dans la côte de Coromandel jusqu'au mois de septembre de cette année, pour, de là, venir en France dans le Soleil d'Orient, et y arriver vers le mois de mars prochain. Comme l'on ne doute pas que les trois ambassadeurs ne soient partis de Banten pour Surate, peu après être arrivés en cette première ville, on croit qu'ils viendront dans ce même vaisseau le Soleil d'Orient, qui est du port de plus de 1 000 tonneaux. Le roi de Siam envoie ces ambassadeurs non seulement à cause des grandes choses qu'on lui a dites du roi, mais parce que, prévoyant qu'il aura des démêlés avec une puissance de l'Europe, il est bien aise de s'appuyer de celle d'un prince, auquel il sait que rien ne peut résister. Ce roi est appelé dans ses titres Le Roi des Rois, le Seigneur des Seigneurs, le Maître des Eaux, le Tout puissant de la Terre, le Dominateur de la Mer, l'Arbitre du Bonheur et de l'Infortune de ses Sujets. Ses États sont situés dans les Indes, et ont plus de trois cents lieues de largeur. Ils contenaient autrefois toute cette pointe de terre qui va jusqu'à Malacca.

1682 - Gazette N° 12. De Paris, le 31 janvier 1682 (p. 80).

On a eu avis de l'île d'Arjoüan (8), située au nord de l'île de Madagascar, que le Président et le Blampignon, vaisseaux de la Compagnie française des Indes orientales, étaient arrivés à la rade de cette île, le premier au commencement du mois de juillet dernier, et le second le 23 du mois d'août ; que l'évêque d'Héliopolis et les missionnaires qui s'étaient embarqués avec lui dans ces vaisseaux étaient tous heureusement arrivés, et ils devaient partir de cette rade à la fin du mois d'août, pour aller à Surate, et ensuite continuer leur route jusqu'à Siam.

1682 - Gazette N° 16. De Banten, dans l'île de Java, aux Indes orientales, le 1er août 1681 (p. 99).

Le Soleil d'Orient, vaisseau de la Compagnie française des Indes orientales, arriva le 25 de juin dernier à la rade de cette ville. Trois ambassadeurs que le roi de Siam envoie en France, et qui étaient venus de Siam en 17 jours, attendaient ici depuis quelque temps ce vaisseau pour s'embarquer. Il doit mettre à la voile le 1er de septembre pour arriver en France seulement à la fin de Mars, parce qu'il s'arrêtera à l'Île Bourbon (9), où il portera quelques provisions à la colonie française qui y est établie. L'un de ces trois ambassadeurs est malade, et l'on doute qu'il puisse faire le voyage (10). Ils avaient amené deux éléphants mâles et femelles pour en faire présent au roi de la part de leur maître, mais le mâle est mort. Le sieur Boureau, commissaire-général de la même Compagnie, envoie le vaisseau le Vautour au sieur Deslandes son frère, qui réside à Siam en qualité de chef du comptoir. Ce vaisseau y trouvera sa charge prête, et il la portera incessamment à Surate, où elle sera mise sur les vaisseaux le Président et le Blampignon, qui pourront arriver en France au mois d'août prochain.

1682. Gazette N° 48. De Banten, le 9 novembre 1681 (p. 303).

Un navire nommé le Soleil d'Orient partit d'ici le 6 septembre. Le sieur Gayme, prêtre missionnaire, s'embarqua dessus pour accompagner en qualité d'interprète les ambassadeurs que le roi de Siam envoie en France.

1682. Gazette N° 66. De Paris, le 1er août 1682 (p. 417-418).

Le vaisseau de la Compagnie des Indes orientales, appelé le Blampignon, commandé par le sieur du Chesnay, qui était parti de Surate le 29 janvier dernier, arriva au Port-Louis le 18 de ce mois, richement chargé. Il a rapporté que l'évêque d'Héliopolis et les dix missionnaires partis avec lui étaient arrivés à Surate le 11 janvier dernier, et que l'abbé de Lionne et les sieurs Geffrard, Sarotte et Mondory (11) étaient allés par terre à Masulipatam, où ils devaient s'embarquer pour se rendre à Ténassérim, et de là à Siam, où les autres missionnaires ne pourront arriver par mer que dans un an, à cause qu'ils sont obligés d'attendre la saison favorable.

Mercure Galant - Novembre 1682. pp. 197 et suiv.)

Vous m'avez souvent demandé des nouvelles des ambassadeurs que le roi de Siam envoie en France. Je crois vous avoir déjà marqué dans quelqu'une de mes lettres qu'ils s'étaient embarqués à Banten le 6 septembre de l'année dernière dans le navire du Soleil d'Orient, qui appartient à la Compagnie royale des Français. Ce navire était attendu au Port-Louis où il devait arriver, et comme on n'en avait eu aucune nouvelle depuis ce temps-là, il y avait lieu de craindre qu'il n'eût fait naufrage, n'y ayant que pour six mois de route de ce lieu-là jusqu'à celui que je viens de vous nommer. En effet, plusieurs autres bâtiments partis de la même côte des Indes plus de six mois après le Soleil d'Orient sont tous arrivés heureusement en Europe.

Ainsi, on était fort en peine de ce qu'il pouvait être devenu, à cause des ambassadeurs de Siam, et du vaisseau même, qui est beau, grand et très richement chargé ; mais enfin le capitaine Gomet a mis les intéressés hors d'inquiétude. Ce capitaine qui est rentré au Port-Louis le premier jour de ce mois, revenant des îles Açores, a dit qu'étant à la rade du Fayal, l'une de ces île, le 30 septembre dernier, un Anglais de ses amis y était arrivé lorsqu'il était prêt de mettre à la voile ; que cet Anglais avait rapporté qu'étant à Pernambouc au Brésil, d'où il était parti le 28 août, il y était entré le précédent un navire hollandais qui venait du cap de Bonne-Espérance, et que le capitaine de ce navire, qui en avait fait voile sur la fin de juillet, disait y avoir laissé un grand navire français appelé le Soleil d'Orient, qui y était de relâche avec six autres navires hollandais, qui comme lui revenaient des Indes. Cette nouvelle a paru d'abord mal inventée, n'y ayant aucune apparence qu'un Hollandais, que l'on en faisait le premier auteur, eût osé partir seul du cap de Bonne-Espérance, dans la plus fâcheuse saison de toute l'année, sans attendre la compagnie d'une escadre de sa nation, qui était en route comme lui pour revenir en Europe ; car de prétendre qu'il fût volontairement venu au Brésil, c'est ce qu'on n'avait aucun lieu de croire, puisqu'on sait qu'il n'y eut jamais de commerce à faire du cap de Bonne-Espérance au Brésil, et bien moins encore pour les Hollandais que pour aucune autre nation. Les Hollandais n'y peuvent être reçus qu'avec de très grandes précautions. On envoie des gardes à leur bord, et on ne leur permet la descente à terre que pour trois personnes au plus de chaque navire, depuis que les Portugais qui se sont rendus maîtres du Brésil sur les Hollandais, ont connu que ces derniers seraient fort aises de trouver l'occasion de le reprendre.

Ainsi, l'on avait peine à justifier l'endroit de cette nouvelle. Cependant, après tant de circonstances rapportées par le capitaine Gomet arrivé au Port-Louis, il y avait apparence que ni lui, ni l'Anglais, ni même le Hollandais, qui ne savent point qu'il nous manque des navires, n'avaient pas songé à l'inventer. Dans cet embarras, quelques personnes entendues en ces routes se sont appliquées à examiner exactement de quelle manière on pourrait justifier la nouvelle. Voici leur raisonnement. Le Soleil d'Orient partit de Banten le 6 septembre 1681, six semaines plus tôt qu'il ne fallait pour doubler le cap de Bonne-Espérance. Son dessein était de s'arrêter à l'île Bourbon ou Mascareigne, au moins pendant un grand mois, et ayant manqué cette île, comme il arrive souvent à la mer, il s'est trouvé trop tôt pour venir au Cap, et a relâché aux Indes, d'où il venait. Il en est parti tout de nouveau, et s'est rencontré au Cap avec les six Hollandais, qui apparemment ont dépêché un navire pour donner avis en Hollande à leurs supérieurs de leur relâchement au cap de Bonne-Espérance, afin qu'ils puissent prendre des mesures justes pour la vente des marchandises arrivées pour eux, dans les premiers vaisseaux qui leur sont venus des Indes, et encore aussi pour avertir ces mêmes supérieurs d'envoyer au-devant d'eux des vaisseaux d'escorte, ce que les Hollandais font d'ordinaire jusqu'à Bergues en Norvège, car ils ne permettent point que leurs navires qui viennent des Indes, non plus que ceux qui y vont, passent par la Manche, dans la crainte de s'exposer à en perdre quelques-uns, à cause de la prétention qu'a la Compagnie d'Angleterre sur les effets de celle de Hollande. Le navire dépêché du Cap par les Hollandais sera venu au Brésil malgré lui, ou par gros temps, ou pour éviter des courants, qui dans cette saison-là entraînent à la côte d'Afrique. De cette façon la nouvelle est vraie, et on peut incessamment espérer la venue du navire qui amène les ambassadeurs du roi de Siam.

Mercure Galant. Juin 1684, pp. 88 et suiv.

Il me souvient que je vous parlai il y a quelques années des ambassadeurs que le roi de Siam envoyait en France, et de là à Rome, avec des présents pour Sa Majesté parmi lesquels étaient deux éléphants blancs. M. Deslandes-Boureau, frère de M. Boureau, qui a été si longtemps commissaire général de la Compagnie à Surate, se trouvant lui-même depuis plusieurs années chef du comptoir de la Compagnie orientale de France à Siam, traduisit les lettres que ce roi à écrites à Sa Majesté et au Pape, et il les a envoyées par un officier de la Compagnie, comme s'il eût prévu la disgrâce qu'on craint qui ne soit arrivée à son frère, qui s'embarqua à Banten avec les ambassadeurs et les présents sur le Soleil d'Orient, dont on n'a point entendu parler depuis près de trois ans que s'est fait l'embarquement. Ces lettres étant tombées depuis peu entre mes mains, j'ai cru que vous ne seriez pas fâchée de les voir. Elles sont accompagnées de deux autres, que le ministre de Siam a écrites à la Compagnie. Il y a pour suscription à celle qui est pour le roi.

Au roi de France.

Lettre de la royale et insigne ambassade du grand roi du royaume de Sery Jutthia (12), qu'il envoie à vous, ô très grand et très puissant seigneur des royaumes de France et de Navarre, qui avez des dignités suréminentes, dont l'éclat et la splendeur brillent comme le soleil, vous qui gardez une loi très excellente et parfaite, et c'est aussi pour cette raison que comme vous gardez et soutenez la loi et la justice, vous avez remporté des victoires sur tous vos ennemis, et que le bruit et la renommée de vos triomphes s'est répandue par toutes les nations de l'univers.

Or, touchant les lettres de la royale ambassade, et pleine de majesté que vous, ô très grand roi, nous avez envoyée par Dom François, évêque (13), jusque dans ce royaume, et après avoir compris le contenu de votre illustre et élégante ambassade, notre cœur royal a été rempli et comblé d'une très grand joie et a eu soin de chercher les moyens d'établir une forte et ferme amitié à l'avenir ; et lorsque j'ai vu le général de Surate (14) envoyer sous votre bon plaisir un vaisseau pour prendre notre ambassade et nos ambassadeurs, pour lors mon cœur s'est trouvé dans l 'accomplissement de ses souhaits et de ses désirs, et nous avons envoyé tels et tels, pour être les porteurs de notre lettre d'ambassade et des présents que nous envoyons à vous, ô très grand roi, afin qu'entre nous il y ait une parfaite intelligence, une parfaite et une véritable union et amitié, et que cette amitié puisse être ferme et inviolable dans le temps à venir. Que si, ô très grand roi, vous désirez quelque chose de notre royaume, je vous prie de le faire déclarer à vos ambassadeurs.

Lorsque les mêmes ambassadeurs auront achevé, je vous prie de leur donner permission de s'en revenir, afin que je puisse apprendre les bonnes nouvelles de vos félicités, ô très grand et puissant roi, et de nous envoyer des ambassadeurs, et que nos ambassadeurs puissent aller et venir sans manquer, vous priant que notre amitié soit ferme et inviolable pour toujours, et je conjure la toute puissance de Dieu, de vous conserver en toutes sortes de prospérités, et qu'il les augmente de jour en jour, afin que vous puissiez gouverner vos royaumes de France et de Navarre, et je le supplie qu'il vous agrandisse par des victoires sur tous vos ennemis, et qu'il vous accorde une longue vie, et pleine de prospérités.

Il y a pour suscription à la lettre que ce roi a écrite au Pape :

Au Souverain Pontife

Lettre de la royale ambassade du grand roi de Siam, qu'il envoie au Saint Pape, qui est le premier et le père de tous les chrétiens, dont il soutient la religion, pour lui donner de l'éclat et la gouverner, afin que tous les chrétiens y demeurent fermes et suivent ce que la religion et la justice demandent, d'autant qu'il a été de tout temps usité que les grands rois et princes qui excellent en mérites et en forces, ont soin et désirent ardemment étendre leurs royales amitiés par toutes les parties du monde et par les diverses nations qui l'habitent et savoir les choses qui s'y passent.

C'est pourquoi, quand le Saint Pape nous a ici envoyé en royale ambassade Dom François, évêque, cela nous donna une très grande joie, et après avoir vu le contenu de la lettre dont il était porteur, remplie de civilités, notre cœur royal fut rempli d'une joie très grande. Pour ces raisons, nous avons résolu d'envoyer tels et tels pour porter au Saint Pape les lettres de notre royale ambassade dont ils sont chargés, à dessein qu'il y ait une royale amitié entre nous, et un mutuel amour qui dure jusqu'à l'éternité.

Quand nos ambassadeurs auront achevé ce dont ils sont chargés, je vous prie de les laisser revenir, afin qu'ils m'apportent des nouvelles du Saint Pape qui me sont très chères, et que j'estimerai infiniment. Je prie aussi le Saint Pape de m'envoyer des ambassadeurs, et que nos ambassadeurs puissent aller et venir sans interruption, afin qu'une si excellente, si précieuse et si illustre amitié puisse durer éternellement. Enfin, je souhaite que le Saint Pape jouisse de toutes sortes de biens et de félicités dans la loi des chrétiens, et qu'il vive plusieurs années pleines de mérite, joie, sainteté et repos.

Lettre écrite par le barcalon, ou ministre du roi de Siam, à MM. les directeurs généraux de la Compagnie du Commerce des Indes orientales.

Lettre de Chao Peja Ferry Terrama Bacha Chady Amatraja, Mehittra, Pipittra, Rathana, Rat, Coussa, Tibody, Apaja, Pery, Bora, Cromma, Pahoüé, qu'il envoie en signe d'amitié sincère à MM. les Directeurs généraux de la Royale Compagnie de France, d'autant que le roi mon maître envoie ses ambassadeurs, afin de porter ses royales lettres et présents à la haute et royale majesté du grand roi de France, afin que leurs alliances si excellentes et avantageuses puissent être éternelles.

Or comme les ambassadeurs et serviteurs du roi mon maître font un chemin fort long, si lesdits ambassadeurs ont besoin de quelque chose, ou bien si le père Gayme et Emmanuel Fircardo (15) vont le demander à la Compagnie, je prie ladite Compagnie d'en faire un compte clair et net, et de l'envoyer ici, afin que je satisfasse à tout ce qu'ils ont reçu de la Compagnie royale. De plus, si la Compagnie royale désire quelque chose de ce royaume, je la prie de nous le faire savoir avec toute la clarté possible.

Lettre du même ministre à M. le directeur Baron.

Comme le général de Surate a eu la bonté d'envoyer par M. Deslandes des lettres et des présents pour être présentés au grand et puissant roi mon maître, me recommandant de donner mon assistance pour les lui être présentés, et qu'il m'a aussi envoyé une lettre et des présents que j'ai reçus, on a expliqué lesdites lettres suivant la coutume, et j'ai connu par leur teneur et par les discours de M. Deslandes que M. le Général, ayant su que l'on devait envoyer des ambassadeurs au roi de France et au Saint Pape, en avait conçu beaucoup de joie, et qu'il avait préparé un vaisseau afin de recevoir l'ambassade, auquel il avait ordonné de faire conformément à ce qui leur serait commandé ; et que si l'on différait encore d'envoyer l'ambassade, il nous priait que le vaisseau fût dépêché à temps pour ne pas perdre la mousson.

Comme il y a très longtemps qu'il désirait avec passion qu'il y eût alliance et union ferme entre les deux Couronnes à l'avenir, et quand M. le Général a envoyé un vaisseau pour porter les ambassadeurs, c'est ce que son cœur royal souhaitait ardemment, en même temps il m'a donné ses ordres, que j'ai reçus sur le sommet de ma tête, savoir de préparer des ambassadeurs pour porter ses lettres et présents à la royale et haute majesté du roi de France, afin que cette royale et excellent alliant fût éternelle à l'avenir. Je crois que M. Deslandes ne manquera pas de donner avis à M. le Général des services que je lui ai rendus.

Le roi mon maître vous envoie ses présents, et moi, de ma part, un coffre de Japon à couverture voûtée, le fond noir avec des feuilles d'or, un coffre de Chine, le fond noir, travaillé avec ambre et or, deux arbrisseaux d'ambre, un pot d'ambre, deux boulis à Chaa (16), huit chavanes, deux bandèges noirs et peints, une paire de paravents du Japon, ce que je vous prie de recevoir pour l'amitié que vous me portez. Je laisse à M. le Général à pourvoir aux moyens qui sont nécessaires pour qu'entre lui et moi il puisse y avoir un parfait amour, et inviolable amitié pour l'avenir.

M. Deslandes, en parlant des éléphants que le roi envoyait en France avec les ambassadeurs, a expliqué la manière dont les éléphants sauvages peuvent être pris, et voici ce qu'il en dit : ce roi, en ayant plusieurs apprivoisés, mâles et femelles, en envoie quelques bandes à 15 ou 20 journées de la ville, dans les bois et dans les plaines. Chaque bande, qui est composée de 40 ou de 50, a neuf ou dix hommes pour conducteurs, et quand ils ont aperçu quelque éléphant, ils ordonnent aux femelles de les aller entourer. Vous remarquerez que les éléphants apprivoisés entendent la langue de leurs conducteurs. Lorsque l'éléphant est entouré de femelles, les hommes qui sont montés sur les mâles accostent les femelles, et font marcher l'éléphant pris dans le milieu de la bande. Ainsi il ne voit point où il va. À une journée de la ville, on les fait passer par une attrapoire, qui est toute bordée d'arbres, et que l'éléphant sauvage prend pour un bois. Ils n'y passent qu'un à un, et quand l'éléphant sauvage est dans l'attrapoire, où il croit passer comme les autres, on laisse tomber de gros pieux par des coulisses devant et derrière, et il se trouve arrêté comme s'il était dans une cage, sans qu'il puisse se tourner de côté ni d'autre. Les pieux qui composent l'attrapoire sont aussi gros que des mâts de navire, et deux hommes auraient peine à les embrasser. Ensuite, on lie les quatre pieds de l'éléphant avec des câbles, afin qu'il ne puisse fuir, et on l'amène proche des murailles de la ville, où il y a une maison couverte. Dans le milieu de cette maison est un gros mât de cinq à six brasses de hauteur, avec une poutre passée au travers par le haut du mât, qui est enfoui dans la terre d'une brasse en manière de pivot, ou bien tourné comme le cabestan d'un navire. Quand l'éléphant pris est arrivé à cette maison, on le suspend à ce cabestan par-dessous le corps avec des câbles, en sorte que ses pieds posent à terre. Étant ainsi attaché, il ne peut tourner qu'avec le cabestan, et on le laisse de cette manière pendant deux ou trois jours, gardé par deux mâles et par deux femelles, sans lui donner à manger. Après cela, on l'ôte du cabestan, et on le lie par le corps avec un autre éléphant privé. Ils demeurent ainsi attachés ensemble jusqu'à ce que le sauvage soit apprivoisé, et alors on lui donne un cornac ou conducteur.

Ces animaux sont fort estimés dans le pays, aussi le roi de Siam en a quantité de domestiques. On appelle ceux qu'il monte éléphants de l'État. On les loge dans de beaux lieux, qui sont comme des maisons de princes, toutes peintes de feuillages, et comme ces animaux aiment fort la propreté, on ne se sert que de vaisselle d'argent pour leur donner à manger. Jamais ils ne sortent pour aller à la rivière ou à la campagne qu'on ne porte des parasols devant chacun d'eux. Ils sont précédés de tambours et de musettes, et ont un harnais d'argent et garni de cuivre. Deux hommes montent dessus, l'un sur le col, l'autre sur la croupe, et dans le milieu, il y a une selle d'écarlate, où personne n'ose s'asseoir, à cause que c'est la place du roi. Celui qui est monté sur le col a un croc de fer ou d'acier luisant, dont il se sert pour le gouverner, en le piquant sur le côté gauche du front pour le faire aller à gauche, et dans le milieu pour le faire aller à droite. Chaque mâle a toujours sa femelle qui marche devant lui, gouvernée et enharnachée de la même sorte. Ces éléphants ont la tête de leur trompe, la tête, les oreilles, les jambes et une partie du corps marquetées, comme l'est la peau d'un tigre, et quand ils ont une queue traînante avec un gros bouquet de longs poils au bout, c'est un embellissement qui fait qu'on les estimes beaucoup davantage.

Gazette N° 50. De Londres, le 4 septembre 1684 (p. 599).

Il est arrivé ici un vaisseau des Indes orientales sur lequel sont embarqués deux ambassadeurs du roi de Siam vers le roi très chrétien (17).

Gazette N° 52. De Paris, le 23 septembre 1684 (p. 624).

Nous avons eu avis de Londres qu'il y est arrivé deux mandarins siamois qui viennent en France pour avoir des nouvelles de trois ambassadeurs que le roi de Siam a envoyés au roi. Mais comme ils partirent de Siam le 24 décembre 1680, et qu'on n'en a point eu de nouvelles depuis Banten, où ils ont séjourné quelques temps, il y a apparence qu'ils sont péris avec le vaisseau de la Compagnie française des Indes orientales, nommé le Soleil d'Orient, sur lequel ils s'étaient embarqués.

Mercure Galant - Septembre 1684, pp. 73 et suiv.

Extrait de la lettre de M. Deslandes-Boureau écrite de Siam en date du 22 décembre 1682.

M. l'évêque d'Héliopolis a présenté les lettres qu'il avait de Sa Majesté très chrétienne pour le roi de Siam, et elles ont été reçues de la même manière que les premières le furent. Cet évêque eut le lendemain audience de ce monarque, à laquelle M. l'abbé de Lionne seul assista.

Il y avait déjà longtemps que le barcalon m'avait dit que le roi son maître, avant que d'aller à Louvo, me donnerait une marque de l'estime qu'il faisait de notre nation et de la considération particulière qu'il avait pour moi, lorsqu'on m'avertit de me trouver le 11 octobre au palais du roi. Les ambassadeurs du roi de Jamby (18) devaient le même jour avoir audience. Je m'y rendis dès le matin, et après avoir passé plusieurs cours, dans l'une desquelles, qui était vis-à-vis le trône du roi, il y avait plusieurs soldats sous les armes, l'on me fit asseoir dans un endroit tout couvert de tentes, au milieu de plus de six cents mandarins. L'on fit asseoir les ambassadeurs de Jamby douze à quinze pas derrière moi, c'est-à-dire que j'étais plus près du trône du roi de quinze pas. Au signal de quelque instrument, plusieurs riches rideaux qui couvraient le trône de ce prince se tirèrent, et Sa Majesté y parut avec beaucoup d'éclat, tant pour la beauté du trône que pour la richesse des pierreries dont sa tête et ses habits étaient couverts.

Après plusieurs fanfares de trompettes, le barcalon prit la parole et lui dit que selon l'ordre de Sa Majesté, je me présentais à ses pieds pour recevoir ses faveurs. Ce prince me fit quelques questions sur le roi de France et sur le grand nombre de ses conquêtes. Après que j'eus répondu à ce qu'il me demandait, l'on mit devant moi un bandège d'argent dans laquelle il y avait un justaucorps fait d'un brocart d'or et d'argent, dont nous lui avions présenté quelques pièces en arrivant ici, et un sabre à la manière des Indes, garni d'or. Ayant élevé trois fois le tout à la hauteur de ma tête, l'on me revêtit du justaucorps, et je recommençais la révérence à la mode du pays. Après cela, le roi dit quelque chose aux ambassadeurs de Jamby, et chacun d'eux fut revêtu de la même sorte d'un justaucorps de peu de valeur. Au signal des instruments que l'on avait entendus d'abord, les mêmes rideaux recouvrirent le trône royal. Tout le monde a été étonné de cet honneur que je ne puis attribuer qu'à la haute estime que le roi de Siam a pour Sa Majesté très chrétienne, dont les Anglais et les Hollandais ne peuvent s'empêcher de parler avec admiration.

Le roi a ordonné que l'on bâtît une église pour MM. les évêques, proche du séminaire qu'il leur avait déjà fait bâtir, et une maison pour y recevoir les ambassadeurs qu'il s'attend que notre invincible monarque lui enverra. Il fait faire de la vaisselle d'argent pour leur service. Le barcalon m'a fait donner une grande maison de bois, que j'ai fait élever dans notre enclos.

J'ai vu une autre lettre du même lieu, écrite par M. Marin, missionnaire en ce pays-là. Il mande que tous les ans il se convertit des milliers de païens, que l'empereur des Tartares s'est rendu maître de toute la Chine, à la réserve de l'île de Formose, et que M. de Bourges a été sacré évêque de la province où il est (19), que le roi de Siam s'est fait expliquer plusieurs choses qui regardent la religion des chrétiens par l'évêque de Métellopolis, qui lui dit toute la vie de Notre Seigneur, que ce monarque l'écouta avec plaisir, qu'il la fit écrire afin d'avoir plus de temps pour y penser, et qu'il a donné du riz aux missionnaires pour six mois.

◄  Page précédente
La Gazette et le Mercure Galant
Présentation
Page suivante  ►
La Gazette et le Mercure Galant
8 octobre 1684 - 3 février 1685

NOTES

1 - Pierre Lambert de la Motte, évêque de Bérythe, était mort en 1679 à Ayutthaya, mais Rome qui ignorait son décès l'avait nommé le 1er avril 1680 administrateur général des missions de Siam, Cochinchine et Tonkin. Il est probable que son décès était également ignoré en France lorsque la Gazette publia cet article. Le second évêque était Louis Laneau (1637-1696), évêque de Métellopolis, qui succédait dans ce ministère à Ignace Cotolendi, mort en 1662. 

2 - Le Président et le Blampignon. Parmi les passagers missionnaires, se trouvaient François Lefèbvre, Jean Pin et Artus de Lionne. 

3 - Le commandant de la forteresse était un Turc. Comme le Siam n'avait pas alors de drapeau, il avait fait déployer celui des Provinces-Unies. 

4 - Dans son rapport, cité par Launay (Histoire de la Mission de Siam, 1920, I, p. 105), Deslandes-Boureau évoque une vingtaine de soldats français armés. 

5 - Sans doute le missionnaire Claude Gayme (1642-1682) qui accompagnera les ambassadeurs siamois en France et périra lors du naufrage du Soleil d'Orient

6 - Dans son rapport, Deslandes-Boureau donne un portrait du roi Naraï (Launay, op. cit., I, p. 106, note 1) : Le roi est d'une stature médiocre ; ni blanc, ni noir ; âgé de 40 ans ; un visage large et riant ; grand front, point de barbe, le nez camus et épaté qui remue tant soit peu dans son parler. Ses lèvres sont assez grosses. Son habit était d'un satin rouge de Perse, parsemé de petites fleurs d'or, en manière de veste, les manches comme d'une soutane très claire, avec un ouvrage manière dentelles aux coutures. Un kriss à poignée d'or garni de pierreries à son côté gauche, un sabre du Japon très richement orné sur ses genoux, et ses doigts ornés jusqu'à demi d'anneaux et de pierreries de toutes sortes de couleurs, et très grosses. 

7 - Donneau de Visé n'a pas bien regardé la carte, il aurait constaté qu'il est impossible de rallier Banten depuis Ayutthaya par voie de terre. En réalité, les ambassadeurs gagnèrent Banten sur le Vautour, vaisseau de la Compagnie française. 

8 - Anjouan, île de l'archipel des Comores. 

9 - Ou île Mascareigne, aujourd'hui île de la Réunion. 

10 - Les trois ambassadeurs siamois était Okphra Pipat Racha Maïtri (ออกพระพิพัฒน์ราชไมตรี) et ses seconds, Okkhun Sri Wisan (ออกขุนศรีวิสาร) et Okkhun Nakhon Sri Wichaï (ออกขุนนครศรีวิชัย). C'est ce dernier qui tomba malade à Banten et qui fut peut-être cause de la longue escale (environ 2 mois) qu'y fit l'ambassade avant d'embarquer pour la France. 

11 - Il s'agit de trois prêtres des Missions Étrangères : Pierre Geffrard de Lespinay (1643-1690), Jean-Louis Sarraute (1653-1687), et Annet le Court de Mondory (1656-1687). 

12 - Sri Ayutthaya (ศรีอยุธยา). 

13 - Nom que les Siamois donnaient à François Pallu, évêque d'Héliopolis. 

14 - François Baron, directeur général de la Compagnie des Indes orientales. 

15 - Emmanuel Picaredo, un jeune prêtre qui accompagnait l'ambassade. 

16 - Deux théières. Le dictionnaire de Trévoux (1771) donne cette définition : Bouli : Sorte de pot où les Siamois préparent leur thé. Chaa est la romanisation de ชา (cha), thé en thaï. 

17 - Il ne s'agissait pas officiellement d'ambassadeurs, mais d'envoyés du roi de Siam venu s'informer du sort de l'ambassade envoyée en 1681, qui avait péri corps et biens dans le naufrage du Soleil d'Orient. C'est sans doute cette ambiguïté de statut qui fut à l'origine de bien des incompréhensions et des malentendus. 

18 - Donneau de Visé orthographie Dambi. Ancien sultanat situé sur la côte est de l'île de Sumatra. 

19 - Jacques de Bourges (1630-1714) fut nommé évêque d’Auren et vicaire apostolique du Tonkin occidental en 1679. 

Banniere bas retour
Page mise à jour le
23 mars 2019