Une seule chose pouvait retenir le roi de Siam dans l'envoi de l'ambassade, c'était de n'avoir pas de sujets propres à conduire un navire jusqu'en France, vu qu'ils n'ont coutume de naviguer que le long des côtes où il n'est pas besoin de beaucoup de science du pilotage. Cependant M. Baron (1), directeur général pour la royale Compagnie, étant pleinement informé des intentions du roi de Siam, promit un navire pour porter ses ambassadeurs, voulant en cela augmenter les triomphes et les victoires de son roi par l'ambassade d'un des plus grands princes de l'Orient (2).

En effet, l'année dernière 1680, le 3 septembre, arriva le navire nommé le Vautour à la barre de Siam, ce dont tout la Cour fut émue (3). Avant qu'on eût avis que le navire fût entré dans la rivière, on avait fait demander au roi s'il trouverait bon que ledit vaisseau saluât en passant la forteresse de Bangkok, suivant la coutume des Européens et contre celle des Siamois. L'ordre fut incontinent porté au gouverneur de la place, qui est turc de nation (4), de rendre le salut au navire s'il saluait. Or, depuis longtemps tous les navigateurs de ces pays prennent le pavillon hollandais comme étant le plus connu parmi ces peuples, et comme le roi de Siam, même jusqu'à présent, n'en a eu aucun de fixe (5), ledit gouverneur arbora le pavillon hollandais. Le capitaine, nommé M. Cornuel (6), fit dire au gouverneur que s'il souhaitait qu'il saluât la forteresse, qu'il en retirât le pavillon hollandais, et que pourvu qu'il n'y en eût aucun des nations d'Europe, il pouvait arborer celui qui lui plairait. Le gouverneur fit donc abattre le pavillon hollandais, pour en élever un rouge, et pour rendre le salut il fit tirer cinquante coups et davantage, sans garder aucune mesure, ce qui aurait paru incroyable à toutes les nations, si les Portugais, avec plusieurs autres, n'y avaient été présents pour en rendre témoignage (7).

M. Baron, directeur général, envoyait une lettre au roi avec des présents, au nom de la Compagnie, par le sieur Boureau-Deslandes (8) qu'il avait choisi. M. l'évêque de Métellopolis (9), étant le conducteur de part et d'autre de toutes les négociations, crut avec juste raison qu'il pourrait dans une semblable conjoncture obtenir quelque privilège particulier contre les lois et les coutumes de la Cour ; il exprima le désir que le sieur Deslandes offrît lui-même la lettre et les présents au roi (10). On demeura vingt jours et plus à insister, sans avoir aucune réponse de la Cour, le premier ministre ne faisant connaître au roi aucune des propositions qu'on avançait. La raison de leurs coutumes l'emportait sur toute autre, jointe à l'émulation de quelques envieux et adversaires qu'on n'a pas eu de peine à découvrir et qui voulaient ôter ce petit honneur à la nation française. On aurait été plus opiniâtre pour obtenir ce que l'on avait demandé, si le peu de temps que le navire avait à demeurer, et les ordres de M. Baron pour le faire partir au plus tôt, n'eussent obligé le sieur Deslandes à céder ; outre cela, le roi devait dans trois jours partir pour Louvo (11), ville distance de deux journées, où il demeure huit mois de l'année.

Le jour étant assigné pour porter la lettre et les présents, trois grands mandarins avec leurs bateaux d'État et de parade vinrent jusque devant la maison de M. l'évêque, où était logé M. Deslandes, pour accompagner la lettre de M. Baron, et les présents qui furent portés publiquement sur deux grands bateaux, jusque dans la salle où le premier ministre, assisté de plusieurs mandarins chinois, maures, siamois et portugais, attendait M. Deslandes qu'accompagnaient M. Cornuel et une vingtaine de soldats français armés. MM. Deslandes et Cornuel s'assirent au milieu de la salle, vis-à-vis du premier ministre, ayant la lettre devant soi dans une corbeille d'or, laquelle fut lue et traduite en siamois dans la même salle par un missionnaire français (12) que l'on avait placé seul dans le lieu de leurs grands talapoins. L'audience dura une grosse heure environ, et se passa en plusieurs demandes sur la cour de France, les grandeurs de l'Europe et autres, auxquelles M. Deslandes satisfit sans hésiter, et avec louange de tous les assistants qui disaient hautement que ce jeune homme avait été bien élevé. L'audience finie, le premier ministre porta la lettre et sa traduction avec les présents au roi qui les estima, à ce que quelques mandarins de la Cour ont rapporté, plus que tous les autres présents qu'il a coutume de recevoir, principalement un grand lustre, un moyen, deux girandoles (13), le tout de cristal, qu'il fit porter à Louvo pour s'en servir. Ils estiment le cristal bien ouvragé plus que l'argent, et en recherchent partout, aussi bien que les ouvrages d'émail.

Le roi, néanmoins, pour favoriser le sieur Deslandes par-dessus les autres nations, voulut bien, à la prière de M. l'évêque, se faire voir à lui. Au jour assigné, il sortit tout exprès de son palais, accompagné de plus de 600 soldats, pour venir dans une grande cour où MM. Deslandes et Cornuel l'attendaient sur un tapis, et après quelque petit entretien, il se retira, leur faisant présent à chacun d'un justaucorps de brocart de Perse.

Le même jour que le roi arriva à Louvo, il dépêcha un exprès pour avertir M. l'évêque et un de ses amis missionnaire de venir en Cour pour traiter de l'ambassade.

L'entretien du roi avec M. l'évêque, qui eut lieu sans interprète, dura cinq gros quarts d'heure sur plusieurs différentes matières : mathématiques, astrologie, mais principalement géographie, gouvernements et grandeurs et rois et princes d'Europe, surtout de France, et sur la grande renommée que s'était acquise le roi de France dans toutes ses guerres, puisque entre tous les princes d'Europe, on ne parlait que de lui, de ses victoires et prises de villes.

Le roi fit voir dans l'entretient qu'il avait profité des livres que le prélat a composé en langue de Siam pour lui (14), et principalement de la géographie dont il parla assez pertinemment. Il serait trop long d'insérer ici tout l'entretien ; trois mandarins écrivaient tous ces discours, et peu s'en fallut qu'ils ne fussent maltraités pour n'avoir pu suivre tout l'entretien, parce que, quand ils présentèrent au roi ce qu'ils avaient recueilli, il leur dit que de la tête ils en avaient fait les pieds, et des pieds la tête.

Le temps cependant passait sans beaucoup avancer la négociation de l'ambassade, et il fallait songer au départ du navire. Les oppositions des Maures, qui cherchent à chasser les missionnaires français du royaume de Siam, aussi bien que celles de quelques autres envieux, retardaient l'exécution du dessein du roi (15). On a su par voie certaine qu'il fut obligé de dire à ceux qui s'y opposaient qu'il fallait faire l'ambassade, qu'il ne pouvait s'en dispenser, et que rien ne l'en empêcherait. M. l'évêque et son missionnaire ne perdaient pas de temps, et par leurs négociations, vinrent à bout de leur dessein, surmontant les difficultés par la patience. Il faut pourtant avouer que les grandes idées qu'on a baillées au roi, de la France et de son monarque, ont beaucoup contribué à le décider d'apprendre par ses propres ambassadeurs ce qu'il ne connaît que par des rapports, car on lui a toujours soutenu que l'Europe était la plus belle, la plus riche et la plus puissante partie du monde, et que la France était le royaume le plus fleuri de toute l'Europe. C'est pour cette raison qu'il a choisi pour son premier ambassadeur un homme déjà âgé de 62 ans, qui a fait trois ambassades en Chine, à Pékin, pour voir la différence des pays avec la France, et du train et gouvernement d'une cour avec l'autre. Il est à présumer que ces ambassadeurs seront obligés de dire ce que disait la reine de Saba : J'ai vu quelque chose de plus grand que ce que j'ai ouï dire de Salomon (16).

Le roi conclut par les lettres qu'il devait écrire au pape et au roi, dans lesquelles ont voit encore le style dont usaient anciennement les rois de l'Orient ; elles furent remises à M. l'&vêque pour en faire la version ; elles sont élégantes dans leur langue de Siam, et mêlées de beaucoup de paroles de leur latin (17), la traduction en a été faire le plus exactement possible, mot à mot, sans y ajouter ni diminuer. La version faite, on fit coucher l'original en siamois sur une feuille d'or de l'épaisseur d'un sequin, longue d'un pied et plus, et large de huit pouces environ, avec son étui d'or (18). La lettre pour le pape est aussi sur une plaque d'or ; mais pour ce qui est de l'étui, quande l'or fut battu pour le faire, il survint une difficulté, à savoir que le pape étant prêtre et adonné entièrement au service de Dieu, peut-être se frormaliserait-il si on lui envoyait un étui d'or, pensant qu'on le tenait pour un homme qui aime l'or et les richesses, lesquelles selon sa condition ils croient qu'il méprise. Sur cette pensée, ils consultèrent M. l'évêque et le missionnaire qui connaisant déjà leur scrupule, après leur avoir dit plusieurs choses sur le pouvoir spirituel et temporel du pape, les laissèrent dans la liberté de choisir, ou de l'or, ou du bois de calamba assez gros pour faire l'étui ; ils le firent de santal.

Avant même que les lettres fussent écrites, les présents étaient déjà choisis par le missionnaire, qui devait lui-même accompagner les ambassadeurs. On lui offrit au commencent quelques ouvrages d'argent du Japon et de la Chine, mais il fut répondu qu'il n'était pas à propos d'envoyer des ouvrages d'or et d'argent en France, puisqu'on n'en saurait porter qui approchassent de la beauté de ceux que l'on y fait, qui surpassent en nombre et en perfection infiniment tous les ouvrages d'Orient.

Le roi fit demander aux Anglais et Hollandais ce qui pourrait être plus propre pour faire des présents en France et à Rome ; ils firent la même réponse. Néanmoins, comme selon la coutume du royaume, ils n'envoient jamais d'autres présents, ils firent choisir parmi tous les ouvrages vernissés du Japon ce qu'il y avait de plus convenable ; ils s'étonnaient de voir que le missionnaire en choisissait si peu, et le pressèrent fort d'en prendre un grand nombre ; il s'excusa à la fin, vu les pressantes sollicitations, ajoutant qu'on ne manquait pas de tous ces ouvrages en France, et de plus beaux.

On fut étonné à la Cour lorsqu'on fit savoir que les ambassadeurs iraient faire la révérence à la reine (19), à Mgr le Dauphin (20), et à Monsieur (21) ; cela les obligea à faire encore choisir des présents pour tous trois, dont le mémoire fut joint avec les lettres du pape et du roi. Dans ces pays, c'est une chose inouïe que les ambassadeurs fassent la révérence à la reine.

Comme ils considèrent la Compagnie, ils s'informèrent quels en étaient les chefs. Suivant la réponse, ils choisirent quelques présents pour MM. Colbert et Berruyer (22). Les noms des ambassadeurs sont les suivants : 1°. Opra Pipatracha Maytri ; 2°. Louang Séri Vissan Senton ; 3°. Cun Nacolla Vichay (23).

Le tout étant préparé, il ne restait plus qu'à faire choisir par leurs astrologues un bon jour pour fermer et cacheter les lettres, et les envoyer au navire. Deux jours auparavant, le premier ministre fit bailler quelque connaissance des grandeurs de son roi et de son royaume au missionnaire qui conduisait les ambassadeurs, lesquels sont aussi fournis des réponses qu'ils doivent faire aux demandes qu'on leur adressera touchant la grandeur et puissance de leur roi, qui peut être jugée par le nombre des éléphants et la quantité des navires. Le 1er décembre ayant été choisi pour cacheter les lettres et les porter au navire, le premier ministre envoya avertir le missionnaire de venir dans le grand temple de la ville, sur les neuf heures du matin, où il était attendu, pour voir fermer et cacheter les lettres. C'est une cérémonie purement civile ; plusieurs grands mandarins y étaient présents ; le missionnaire étant assis auprès du premier ministre, quelques trompettes à leur manière commencèrent à sonner, et tous ces mandarins et le premier ministre firent des profondes inclinaisons aux lettres, et ce par trois fois. Le missionnaire voyant qu'on ne mettait point de cachet sur les lettres en demanda la raison ; le premier ministre lui répondit que ce n'était pas la coutume, et quand on voudrait le mettre, il ne tiendrait pas sur l'or ; avec le missionnaire dit que, s'il n'y avait point de sceau, on n'approuverait pas cela en France, et qu'il pouvait le mettre sur la traduction qui était en papier et pliée dans l'original d'or, ce qu'ils exécutèrent aussitôt sans répugnance ; puis ils la roulèrent dans celle d'or, la mirent dans l'étui aussi d'or, celle du pape dans son étui de bois de santal, et enfin, toutes deux dans deux coffres du Japon couverts d'un brocart d'or de Chine, violet pour le pape et rouge pour celui du roi, comme pour un guerrier. Les trois ambassadeurs étaient présents à cette action, laquelle finie, tout aussitôt on porta les lettres dans les bateaux du roi.

Le premier ministre, les accompagnant à pied jusqu'au bord de la rivière, monta sur son bateau de parade armé de cent rameurs ; plusieurs autres grands mandarins accompagnèrent les lettres jusqu'au vaisseau. Le premier ministre ne fut qu'à moitié chemin, vu qu'il ne peut s'éloigner de la Cour. M. l'évêque partit en même temps, et se rendit le lendemain au navire pour y aider à recevoir et faire honneur aux lettres. Au bruit du canon, on les plaça sur un beau tapis de Perse, sur une table au-dessous d'un tendelet (24). De la ville de Siam jusqu'à la barre, tous les mandarins étaient obligés de venir faire leurs proternations comme devant le roi.

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Rapport d'André Deslandes-Boureau
sur l'ambassade siamoise de 1680
Présentation

NOTES

1 - Ancien consul à Alep, Francois Baron fut nommé chef du comptoir de Surate le 13 janvier 1674. 

2 - Sans oser le reprocher explicitement, les dirigeants et les actionnaires de la Compagnie des Indes considéraient rétroactivement les dépenses de François Baron avec quelques réserves. Le procès-verbal de l'assemblée générale du 17 juin 1684, année où la situation financière de la Compagnie était des plus précaires, évoquait les frais faits pour les vaisseaux que feu M. Baron, directeur à Surate, envoyait d'Inde en Inde, même jusqu'à Siam, dans la vue d'accroître la relation, d'aider à favoriser messieurs des Missions et d'y faire connaître la grandeur et la puissance de notre monarque, ce qui causa de grandes consommations inutiles au commerce. (Recueil ou collection des titres, édits, déclarations, arrêts, règlements, et autres pièces concernant la Compagnie des Indes-orientales établie au mois d'août 1664, 1755, I, pp. 375). La prodigalité de François Baron fut également notée par François Martin qui reprocha à demi-mot au directeur du comptoir de Surate d'être peu versé aux affaires du commerce : … il était splendide et extrêmement charitable, fort réglé dans ses mœurs, désintéressé et d'un grand ordre. Il avait été consul d'Alep ; son inclination libérale l'avait porté à des dépenses considérables ; il s'était beaucoup engagé dans cette charge où les personnes qui l'avaient précédé et ceux qui l'ont suivi y ont toujours fait leur compte (Mémoires de François Martin, 1932, II, p. 320). 

3 - Le Vautour avait été envoyé de Surate par François Baron pour prendre en charge l'ambassade siamoise et pour apporter au roi Naraï des présents de la part de la Compagnie. 

4 - Sans citer son nom, le père Bouvet évoquait ce grand homme fort bien fait (…) Turc de nation et de religion (Voiage de Siam du P. Bouvet, J. C. Gatty, 1963, p. 100). C'est ce même gouverneur qui recevra le chevalier de Forbin en 1685 : Le gouverneur de cette place, turc de nation, et un peu mieux accommodé que celui de la barre, nous donna un assez mauvais souper à la turque ; on nous servit de sorbec pour toute boisson ; je m'accommodai assez mal de la nourriture et du breuvage, mais il fallut prendre patience. (Mémoires du comte de Forbin, 1730, I, pp. 99-100). Forbin ne se doutait pas alors qu'il serait très vite amené à occuper à son tour le poste de gouverneur de Bangkok. Lorsque l'ambassade Céberet-La Loubère débarqua au Siam en 1687, le gouverneur de Bangkok avait été nommé gouverneur de Phetchaburi : Étant arrivé dans la rivière de Pipely, je trouvai le gouverneur, qui est Turc de nation de la ville de Burse, lequel était gouverneur de Bangkok lorsque le chevalier de Chaumont y arriva. (Journal du voyage de Siam de Claude Cébéret, Michel Jacq-Herlgouac'h, 1992, p. 144). 

5 - Personne n'est vraiment d'accord sur l'histoire des anciens drapeaux siamois, mais il semblerait que ce soit à partir de cet épisode que le royaume adopta le drapeau rouge pour ses vaisseaux marchands, jusqu'au règne de Phutthayotfa Chulalok (Rama I), qui imposa vers 1800 un drapeau rouge orné en son centre d'un chakra blanc. 

6 - Ce M. de Cornuel était sans doute le même qui revint au Siam en septembre 1688, commandant en second du navire l'Oriflamme, alors que les Français étaient assiégés dans Bangkok. Il mourut sur la route du retour, entre le Brésil et les Caraïbes, peut-être de la fièvre jaune. 

7 - François Martin rapporte ainsi ce petit incident diplomatique : Pendant qu'on était en conférence avec le barcalon pour rendre les lettres et les présents au roi, le sieur Cornuel, capitaine du navire le Vautour, faisait des diligences de monter la rivière avec le vaisseau ; en arrivant devant la forteresse de Bangkok, il remarqua que le pavillon hollandais y était arboré. Il envoya dire au gouverneur qu'il ne saluerait point si on ne le faisait ôter. On n'hésita pas de lui donner cette satisfaction, après quoi ce capitaine fit tirer quinze coups de canon ; on y répondit de la forteresse en confusion et avec beaucoup plus de coups qu'il n'en était parti du navire. Le gouverneur envoya ensuite prier ce capitaine de venir prendre un repas au fort ; il y fut et bien régalé. A sa sortie on lui tira quinze coups de canon. Les nations qui étaient à Siam furent surprises de cette réception, qui n'était pas ordinaire. (Mémoires de François Martin, 1932, II, pp. 205-206). 

8 - André Boureau-Deslandes, gendre de François Martin et père de André-François Boureau-Deslandes, scientifique, philosophe et écrivain français. Il fonda et dirigea le comptoir de la Compagnie des Indes au Siam jusqu'en 1684, et obtint notamment du roi Naraï un traité très avantageux pour le monopole du commerce du poivre. D'après Julien Sottas, il mourut du scorbut en 1701 au large de l'île de Sainte-Hélène alors qu'il regagnait la France sur le Phélypeaux (Histoire de la Compagnie royale des Indes-orientales, 1905, p. 105, note 1). 

9 - Louis Laneau (1637-1696). 

10 - André Deslandes n'ayant aucun titre officiel d'ambassadeur, il ne pouvait, selon les coutumes du royaume, offrir directement au roi la lettre et les présents de la Compagnie. Il était obligé de les faire parvenir au monarque par l'intermédiaire du barcalon

11 - Aujourd'hui Lopburi (ลพบุรี), dans le centre de la Thaïlande, à environ 65 kilomètres d'Ayutthaya. 

12 - Claude Gayme. 

13 - Chandelier composé de plusieurs branches et bassinets, qui aboutit en pointe et qui a un pied servant à le poser sur des buffets ou de hauts guéridons. Il est ordinairement garni de plusieurs morceaux de cristal. (Dictionnaire de Trévoux, 1771, IV, p. 515). 

14 - Louis Laneau était arrivé au Siam en 1664, et maîtrisait la langue tant écrite que parlée. La notice biographique du site des Missions Étrangères de Paris indique : Il apprit facilement et bien le siamois, aussi put-il écrire en cette langue, à la demande du roi Phra-Naraï, des explications sur les mystères de notre Foi, sur les apôtres, les évangélistes, les principaux fondateurs des Ordres religieux, les fins dernières, etc. Ayant lu ces explications, le roi voulut avoir des conférences religieuses avec le missionnaire, dont il communiqua le travail à plusieurs grands mandarins ; le frère du roi eut également des entretiens avec Laneau sur le même sujet. Malheureusement, ces bonnes dispositions n'étaient qu'extérieures et ne produisirent pas les résultats heureux qu'on avait espérés. (https://www.irfa.paris/fr/notices/notices-biographiques/laneau). 

15 - Par prudence diplomatique, peut-être, ces envieux ne sont pas clairement nommés. Les Hollandais n'auraient sans doute pas été fâchés de voir les Français expulsés du royaume, mais les pires ennemis des évêques restaient les Portugais, qui s'étaient montrés hostiles dès l'arrivée des missionnaires dans un royaume qu'ils considéraient comme leur territoire réservé, en vertu des dispositions du Padroado. Le missionnaire Pierre Lambert de la Motte fut même victime d'une tentative d'assassinat, et en 1684, Pero Vaz de Siqueira mena une ambassade au Siam qui, outre la négociation d'avantages commerciaux, demandait au roi Naraï rien moins que l'expulsion de tous les missionnaires français de son royaume. 

16 - Notamment Livre des Rois, X, 7 : Je n’en croyais pas le récit avant d’être venue et d’avoir vu de mes yeux, et voici qu’on ne m’en avait pas dit la moitié ! Tu surpasses en sagesse et en magnificence ce que la renommée m’avait fait connaître. (Bible Crampon, 1923). 

17 - Le pali, langue d'origine indienne proche du sanskrit, utilisée en Thaïlande (ainsi notamment qu'à Ceylan, en Birmanie, au Laos, et au Cambodge) comme la langue liturgique du bouddhisme. 

18 - Converties en centimètres, les dimensions indiquées par André Deslandes décrivent une plaque d'or d'environ 35 (un pied et plus x 21,6 cm (huit pouces) sur une épaisseur d'un sequin, pièce de monnaie vénitienne qui ne devait guère avoir plus de 3 mm d'épaisseur. On peut estimer que lettre du roi Naraï à Louis XIV, si elle était d'or pur, pesait entre 4 et 5 kilos, sans l'étui. 

19 - Marie-Thérèse d'Autriche (1638-1683), qui avait épousé Louis XIV le 9 juin 1660.

ImageMarie-Thérèse d'Autriche par Henri et Charles Beaubrun. 

20 - Louis de France (1661-1711), le Grand Dauphin, fils aîné de Louis XIV et de Marie-Thérèse d'Autriche.

ImageLouis de France, le Grand Dauphin. 

21 - Philippe de France, duc d'Orléans, fils de Louis XIII et d'Anne d'Autriche, frère cadet de Louis XIV.

ImagePhilippe de France, Monsieur, frère du roi. 

22 - Louis Berryer, seigneur de la Ferrière, avait joué dans le procès de Fouquet un rôle important comme auxiliaire de Colbert. Mme de Sévigné traite de « folie furieuse » l'acharnement qu'il y montra à l'exemple de ce dernier. Il fut nommé Secrétaire des Conseils du roi en 1664, puis inspecteur des travaux du Havre, enfin il figura parmi les premiers directeurs de la Compagnie des Indes Orientales. (Henry Weber, La Compagnie française des Indes, 1604-1875, 1904, p. 117, note 1). 

23 - Okphra Pipat Racha Maïtri (ออกพระพิพัฒน์ราชไมตรี), Okkhun Sri Wisan (ออกขุนศรีวิสาร) et Okkhun Nakhon Sri Wichaï (ออกขุนนครศรีวิชัย). 

24 - Sorte de petite tente, de pièce d’étoffe destinée à protéger une embarcation. 

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18 octobre 2019