Chapitre XV - Suite des nos emplois dans Siam jusqu'au départ de Mgr de Bérythe pour la ville de canton, premier port de la Chine.

Page de la relation de Jacques de Bourges

Comme nous ne pensions qu'à nous embarquer pour nous rendre au plus tôt aux lieux de nos missions, plus nous avions trouvé de disposition dans l'esprit des Cochinchinois pour embrasser la foi, plus nous sentions augmenter en nous le désir d'entrer dans leur pays. Nous apprîmes en ce temps-là de plusieurs marchands chrétiens qui venaient du Ténassérim (1), et qui étaient partis au mois de septembre de Masulipatan, qu'ils avaient laissé en ce lieu-là des ecclésiastiques français et qu'un évêque y était mort (2), et qu'ils étaient sur le point de s'embarquer pour Tenasserim. Ils nous dirent ces nouvelles avec tant de circonstances que nous y ajoutâmes foi : ce qui donna lieu à une délibération, qui fut que n'ayant point reçu de lettres par cette occasion de nos amis qui s'étaient engagés de nous écrire, et restant encore assez de temps pour aller à Tenasserim pour s'informer là plus exactement de la vérité du rapport qui nous était fait, on crut qu'il était à propos d'y envoyer exprès. Je fus chargé de la part de Mgr de Bérythe d'y aller en diligence, et j'arrivai en vingt jours de chemin à Tenasserim, où durant quelques jours j'eus assez à souffrir d'un Portugais qui empêcha l'Ocanta (qui est celui qui fait l'office d'interprète des étrangers) de me faire expédier mes passeports, son intention étant que je ne pusse rejoindre Mgr l'évêque de Bérythe assez à temps pour l'accompagner dans son embarquement pour Canton, premier port de la Chine ; cependant j'obtins ce que je demandais, et j'obligai ce Portugais à me remettre ces lettres qui étaient pour Mgr de Bérythe, qu'il voulait retenir.

Pendant mon absence on continua de s'appliquer à l'instruction et à la conversion du petit troupeau que la providence de Dieu nous avait donné ; surtout à tirer deux femmes païennes de leur extrême aveuglement, près desquelles on n'avait pu rien gagner pendant plus de quatre mois, lesquelles avaient toutes deux publiquement déclaré, que bien qu'elles reconnussent que la religion chrétienne fût véritable, néanmoins elles aimaient mieux s'exposer à être damnées que de l'embrasser. Cependant Dieu, qui est le conquérant des cœurs, leur fit rendre les armes de cette sorte.

Une d'elles, mariée à un de nos néophytes, était tombée dans une fièvre continue ; un des missionnaires l'alla voir pour lui témoigner la part qu'il prenait en son affliction, et lui faire offre de ce qui dépendait de son service. Il lui représenta le danger où elle était de la mort temporelle et éternelle, et l'avertit de ne se rendre pas davantage rebelle aux inspirations de Dieu, et que si elle voulait promettre de se faire chrétienne il lui baillerait un remède qui, avec l'assistance de Dieu, pouvait la guérir. Ce fut assez que cette femme ne s'opposât pas formellement à ce qu'on lui dit. Le lendemain on lui envoya d'un certain médicament, lequel ayant pris, la fièvre la quitta. Le jour d'après, l'ecclasiastique l'alla visiter et sans autre plus long discours, cette femme d'elle-même lui fit connaître qu'elle était entièrement résolue de se faire chrétienne, ce qu'elle accomplit avec beaucoup de fidélité. Cette conversion combla de joie tous nos Cochinchinois chrétiens et remplit de confiance les missionnaires. Environ quinze jour après, l'autre femme veuve, qui était fort attachée aux superstitions païennes, vint déclarer que Dieu l'avait enfin touchée, et que détestant les idoles et toutes ses mauvaises superstitions, elle voulait embrasser la religion du vrai Dieu. La joie que l'on reçut de ces deux conversions fut suivie d'une autre qui fut causée par le retour d'environ vingt Cochinchinois que l'on avait pris pour aller à la guerre au commencement du mois de février, dont plusieurs étaient chrétiens, deux desquels avaient été baptisés le jour même qu'on les obligea de partir. Ç'avait été une douleur bien sensible aux missionnaires de voir sitôt diminuer leur troupeau par le départ inopiné de ces soldats cochinchinois nouvellement convertis et que l'on croyait avec sujet n'être pas encore assez confirmés. Ce qui nous porta à faire d'instantes prières à Dieu tant en public qu'en particulier pour leur prompt retour, dont nous eûmes bientôt nouvelle, au grand contentement de toute notre Église, l'ordre ayant été donné aux troupes où étaient enrôlés ces soldats de revenir. Le retour de ces bon chrétiens nous combla d'aise, lorsqu'à la première entrevue d'un des missionnaires, ils se jetèrent tous à son col, les chrétiens l'appelant leur père et les gentils criant qu'ils ne voulaient plus d'idoles, qu'ils désiraient être chrétiens, qu'ils avaient appris pour ce sujet les prières des chrétiens, les articles du Symbole, les Dix commandements de Dieu, et que soir et matin ils les avaient récités en leur compagnie.

Après Dieu, on doit cette conversion à leur capitaine cochinchinois, qui était chrétien, lequel deux fois chaque jour dans son vaisseau, à la vue de toute l'armée, faisait réciter les prières à ceux de notre sainte religion ; et étant interrogé du général pourquoi il faisait des oraisons particulières et inusitées à leur nation, il répondit d'une manière fort agréable, que faisant cela il ne craignait point les balles de mousquet. Quoique ce capitaine ne forçât pas les soldats païens qui étaient sous lui de dire nos prières, toutefois étant touchés de son exemple, ils voulaient de leur bon gré imiter la piété de leur chef, et ils promirent qu'aussitôt qu'ils le pourraient ils se feraient baptiser.

Quoique Siam ne fût point de notre mission et que Mgr de Bérythe ne s'y arrêtât qu'en attendant l'occasion de partir pour la Chine, dont il n'était éloigné que d'un trajet de mer qui se fait en trois semaines, il crut de son devoir de faire tout le possible pour seconder la piété de ces nouveaux chrétiens qu'il venait d'acquérir à Jésus-Christ, pour lesquels il conçut d'autant plus de tendressse que c'étaient les prémices de son apostolat. C'est pourquoi il résolut de faire bâtir une petite chapelle à peu de frais, où ce peuple pût les jours de fête entendre la sainte messe et s'assembler en commun, afin d'y vaquer à la méditation des vérités chrétiennes, suivant la manière qu'il leur avait enseignée. Ce prélat fournit l'argent qu'il fallut pour acheter les matériaux (3), et ces nouveaux chrétiens, zélés autant qu'on le peut être, la bâtirent eux-mêmes avec tant de diligence qu'elle a été en état d'être bénite avant le départ de Mgr de Bérythe. On y fit construire un petit retranchement pour y loger un ecclésiastique, où se retira celui qui le premier eut le soin de travailler à l'instruction de ces catéchumènes (4) tout le temps qu'il fut nécessaire pour les disposer à recevoir les saints sacrements, tandis que Mgr de Bérythe mettait ordre à toutes choses afin de pouvoir s'embarquer, dès que je serais de retour de mon voyage de Tenasserim, où j'étais allé pour rencontrer Mgr l'évêque d'Héliopolis, que l'on y croyait arrivé avec sept ou huit missionnaire de sa compagnie.

Cette chapelle a été mise sous la protection du glorieux saint Joseph, parce que l'on a cru qu'étant le patron du premier de nos chrétiens, dans la personne duquel on avait remarqué des grâces singulières, il n'était pas moins avantageux pour la bénédiction de la mission que les prémices de cette chrétienté naissante fussent soumises à ce grand saint. Quelques-uns de ces nouveaux chrétiens, étant éloignés de leur pays, tombèrent par quelque accident dans la nécessité. L'on distribua quelques aumônes aux uns et l'on prêta de l'argent aux autres ; et cette manière d'en user avec eux ne servit pas peu pour leur faire connaître que nous n'avions quitté notre pays, et n'étions venus de si loin, que par un esprit de charité qui ne se trouve qu'en la religion chrétienne, laquelle enseignant à mettre tout son appui en Dieu, oblige d'autant plus les missionnaires à se montrer non seulement désintéressés, mais encore prêts à embrasser avec joie les occasions de s'appauvrir pour enrichir les autres. Et quoique les dépenses que l'on avait faites durant plus de deux ans de marche semblassent exiger une plus grande épargne, cependant Mgr de Bérythe n'hésita point à mettre en pratique ce précepte du sage : De faire tout le bien qui se peut quand l'occasion s'en présente. La providence divine lui en fit naître une qu'il embrassa avec joie ; ce fut au sujet d'un vaisseau du roi d'Espagne, qui ayant ordre d'aller à Ternate, fut contraint de relâcher au port de Siam par un vent contraire : ce navire arriva fort en désordre et tout ruiné par la tempête qui l'avait battu durant plusieurs jours. Il était sans vivres, sans munition, et qui pis est, sans argent, et sans trouver à en emprunter, ainsi il était sur le point de souffrir la dernière misère. Mgr de Bérythe, entendant cette disgrâce, crut que la charité chrétienne l'obligeait de prêter quelque assistance à cet infortuné vaisseau. Il envoya donc par un de ses ecclésiastiques offrir au capitaine qui le conduisait deux cents écus, et lui témoigner la part que les ecclésiastiques français prenaient en sa mauvaise fortune, et qu'ils étaient bien fâchés que l'état de leurs affaires et le besoin de la mission dont ils étaient chargés ne leur permettaient pas de lui offrir davantage. Ce capitaine espagnol reçut tout à fait bien cet effet de leur bonne volonté, et eut cette modération, sachant que cet argent était destiné purement pour le service de Dieu, de n'en prendre que la moitié, ajoutant qu'il ne l'acceptait que dans son extrême besoin ; qu'au reste il publierait partout cette action de générosité française et chrétienne, et qu'il ne serait pas plutôt de retour à Manille qu'il n'en donnât avis à M. le gouverneur et à Monseigneur l'archevêque. L'on pourrait peut-être penser que cette promptitude à donner exposait cette mission à s'appauvrir dans un temps où elle n'avait rien de trop, vu ce qui lui restait à faire, qui était de s'établir au milieu de la Chine, sans aucun appui humain et sans espérance de recevoir de longtemps aucun secours d'Europe. Mais il faut considérer que ces Espagnols ne pouvaient trouver à emprunter, parce que c'est l'usage du pays de ne prêter que sous bons gages et à grosses usures ; de plus c'est une maxime qu'un peu de pauvreté volontaire ne peut nuire à celui qui veut vraiment participer à l'esprit apostolique, tout ce que l'on donne en cette vue croît au centuple ; et il était facile de juger que si Dieu, dans une telle conjoncture, pourvoyait à un équipage de navire, que ne devaient point espérer ceux qui pour se consacrer à son service avaient quitté toutes choses, si jamais ils se trouvaient en une pareille nécessité.

Il y avait en ce temps-là neuf catéchumènes qui demandaient le baptême ; on le donna seulement à trois, le départ de Mgr de Bérythe pour aller à la Chine l'ayant empêché de le donner aux six autres, qu'il ne jugea pas encore assez instruits, et qu'il réserva pour l'ecclésiastique qui était allé à Tenasserim, et auquel il laissa l'ordre d'achever de les instruire, pour les faire participants de cette grâce.

Mgr l'évêque de Bérythe était dans l'attente de mon retour, pour apprendre des nouvelles de la route que tenaient Mgr l'évêque d'Héliopolis et les prêtres qui le suivaient, lorsqu'il se présenta une occasion favorable pour aller à Canton, qui est un des ports de la Chine. Cependant, comme elle pressait, il se résolut de ne la point manquer, d'autant que c'était le dernier vaisseau, qui de Siam devait faire voile à ce port, en ayant laissé partir trois autres pour le même lieu, à cause qu'il attendait des nouvelles de Mgr l'évêque d'Héliopolis qu'il savait être proche (5). Et comme il avait été jugé expédient qu'un de leurs ecclésiastiques repassât en Europe pour les affaires de leurs missions, il laissa les dépêches et les lettres dont il devait être le porteur. Plusieurs raisons ont obligé d'envoyer en Europe : il était nécessaire de recevoir du Saint Père et de la Sacrée Congrégation la décision de plusieurs difficultés qui était nécessaire pour la conduite de ces Églises naissantes, où il est d'autant plus dangereux de faire des fautes, qu'il est plus difficile d'y apporter remède dans la suite ; parce que les abus introduits dans un pays avec la religion prennent aisément force de loi par la coutume ; et il n'est pas moins important de faire décider ces difficultés par une autorité supérieure, afin que chacun s'y soumettant, l'uniformité soit mieux observée.

On était encore en peine de n'avoir reçu que peu de lettres depuis trois ans que l'on était parti de France, et il y avait lieu de craindre que plusieurs de celles que l'on nous avait écrites n'eussent été interceptées, comme aussi celles que nous avions envoyées de plusieurs lieux (6). Il n'était pas moins utile d'informer au vrai et en détail de la route que nous avions tenue, et comme de jour en jour, par les fréquents voyages des Européens, elle devenait plus aisée. L'on pensait encore combien c'était peu de chose de commencer une mission d'ecclésiastiques français si l'on ne songeait au moyen de la soutenir et de la perpétuer par l'envoi de nouveaux ouvriers qui fussent préparés de longue main aux fonctions apostoliques. Ces considérations obligèrent Mgr de Bérythe de me renvoyer en Europe ; et cependant il disposa son départ pour la Chine, où il espérait arriver en trois semaines ; et afin de ne rien omettre des choses qui pouvaient être utiles à sa mission, il écrivit une lettre de civilité à Mgr l'archevêque de Manille (7) et au gouverneur général des Philippines (8). Il fit la même chose à M. le général de la Compagnie de Hollande (9), qui réside toujours à Batavie, lui demanda l'honneur de sa protection, qu'il se promettait d'autant plus de sa générosité qu'il l'assurait que les ecclésiastiques français n'avaient d'autres vues en leur entreprise que la conversion des âmes et l'établissement du culte du vrai Dieu. Il écrivit encore au P. vice-provincial des Jésuites qui demeure à Macao, pour l'informer des intentions du saint Siège, par l'envoi des évêques vicaires apostoliques dans les lieux des missions dont il avait la direction ; comme aussi à plusieurs jésuites français qui travaillent actuellement avec fruit en ces grandes missions. Ce nous a été un sujet de consolation de voir la grande estime où sont en ces quartiers nos jésuites de France ; c'est une preuve que notre nation peut être employée utilement en ces missions. Les Portugais qui ne sont pas fort grands admirateurs d'autrui, et qui ne donnent des louanges qu'à ceux qui les ont bien méritées, nous disaient tout le bien possible de ces pères français. Ce qui les rend les plus recommandables en ces pays sont deux vertus d'un grand usage en ces missions : la patience dans les travaux apostoliques, et la mortification religieuse. Elles sont d'autant plus nécessaires aux ouvriers évangéliques, qu'ayant à vivre parmi les infidèles, ils ont à résister à deux tentations assez ordinaires, dont l'une est l'oisiveté, à cause que la conversion des païens ayant ses difficultés, on s'en rebute, et on préfère le repos à des travaux qu'on croit inutiles, ou l'on s'emploie à toute autre chose. L'autre tentation est celle du relâchement où l'on se laisse facilement aller si l'on n'est sur ses gardes, par l'exemple de la vie des païens qui n'ont pour guide de leurs actions que la nature, et pour loi que la convoitise des biens de cette vie. Pour éviter ces deux écueils, il faut de bonne heure se préparer aux travaux, et se déterminer de ne point quitter les exercices de la mortification chrétienne, puisque c'est elle qui conserve les vertus. Pour cet effet, dès qu'on entre aux Indes, il est bon de penser qu'on entre dans un pays dont l'air a un merveilleux pouvoir pour corrompre les esprits, par la contagion du mauvais exemple ; il n'est pas moins utile de s'accoutumer de bonne heure à se passer de beaucoup de choses que l'usage y a rendues communes, comme sont de prendre souvent les bains, marcher par les rues et aller chez les grands avec suite d'esclaves, employer bien du temps à évaporer du tabac pour se désennuyer, prendre à diverses heures du jour le thé avec des confitures, mâcher à tous moments à la façon des séculiers la feuille ou composition d'arec ; et enfin pratiquer d'autres choses, dont l'usage n'étant pas assez réglé diminue d'autant plus le crédit et l'estime en laquelle se doit maintenir un ouvrier évangélique. Ce que j'ai voulu remarquer en passant pour l'instruction de ceux que Notre Seigneur appellerait à travailler en ces provinces orientales.

Je finirai ce chapitre par deux avis qui regardent les voyageurs, auxquels je me propose principalement d'être utile ; le premier est touchant le change de l'or, qui est environ trente sols par pistole d'Espagne plus bas au royaume de Siam que dans toutes les Indes. L'on dit avec grand fondement qu'il va toujours diminuant, tant plus on va en avant, soit à la Cochinchine, soit au Tonquin, parce qu'on l'apporte de la Chine et de Manille à Siam, et en ces autres lieux. Ainsi il se faut défaire de tout ce que l'on a d'or dans les Indes, et le changer en argent monnayé du pays, qui est aussi fin que celui marqué au poinçon de Paris, d'où vient que quand on fait faire quelque orfèvrerie, on donne poids pour poids de celui qui est monnayé contre celui qui est mis en œuvre, et ainsi il ne reste que la façon à payer. On trouvera à Masulipatan de l'argent de Siam de même aloi que celui des Indes, sans qu'il en coûte rien pour le change. Il est fort à propos de ne pas manquer cette occasion, parce que l'ordinaire est de donner cinq pour cent à Siam pour le seul change contre l'argent des Indes, qui est aussi fin que celui de Siam.

Le second avis regarde le voyage qu'on peut faire en ces quartiers par la voie d'Angleterre, laquelle envoie tous les ans en droiture des vaisseaux à Bantan, d'où ensuite ils viennent à Cambodge. On trouve en ce dernier lieu assez d'occasions pour la Cochinchine et divers autres endroits ; mais quand on en trouverait pas de navire anglais pour Cambodge, on en trouve toujours pour Achem, d'où il ne manque jamais d'occasion pour Cambodge, qui est maintenant une province de la Cochinchine ; et aussi pour d'autres ports de cette côte d'Asie, on trouve encore souvent à Bantan des vaisseaux qui vont droit à la Chine. On pourrait encore rechercher les vaisseaux de Hollande, et on pourrait espérer cette grâce de la civilité de MM. de cette nation.

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Le séjour de l'évêque dans Siam

NOTES

1 - Aujourd'hui Tanintharyi, en Birmanie. Le Ténassérim (ตะนาวศรี) était une province siamoise jusqu'à sa conquête par les Birmans en 1759. 

2 - Il s'agissait d'Ignace Cotolendi, évêque in partibus de Métellopolis, décédé à Machilipatnam le 16 août 1662. 

3 - En réponse à une requête des missionnaires, le roi Naraï leur offrit un grand champ pour établir leur église et promit de donner des matériaux pour la bâtir. C'est ce qu'indique Pierre Lambert de la Motte dans une lettre du 17 octobre 1666 adressée à François Pallu : Le roi nous a donné un lieu à notre choix pour nous y établir, avec promesse de nous faire délivrer des matériaux pour bâtir notre église. Je l'ai choisi depuis le quartier de nos Cochinchinois, jusqu'auprès des deux petits temples d'idoles qui font la pointe de notre île ; on eût eu plus d'inclination que nous eussions été nous établir avec les autres nations chrétiennes, et l'on m'a fait passer cette concession particulière d'être en ce lieu-là comme une faveur extraordinaire du roi. La place est belle, nous y avons fait accommoder deux chambres de bois couvertes de tuiles pour tâcher de garantir nos livres et nos ornements d'église. (Launay, Histoire de la Mission de Siam, 1920, I, p. 17). Il semblerait que cette promesse de matériaux n'ait pas été tenue...

4 - Il s'agissait de François Deydier (1634-1693).

5 - François Pallu, évêque d'Héliopolis, arriva au Siam le 27 janvier 1664 avec les missionnaires Louis Chevreuil, Pierre Brindeau, Antoine Hainques et Louis Laneau, et un auxiliaire laïc, Philippe de Chamesson-Foissy, appelé M. de Chamesson dans les documents d'époque.

6 - C'était là une mesquinerie de plus que les Portugais faisaient subir aux missionnaires français.

7 - Miguel de Poblete Casasola (ou Miguel Millán de Poblete - 1602-1667), fut archevêque de Manille entre 1650 et 1667. Né à Mexico, alors capitale de la Nouvelle-Espagne, il dépendait donc du clergé espagnol, mais Manille, fondée en 1571 par le conquistador Miguel López de Legazpi, n'était pas sous la dépendance portugaise du Padroado.

8 - Diego de Salcedo fut gouverneur de Manille de septembre 1663 à septembre 1668. Les rapports entre le gouverneur-général et l'archevêque étaient souvent tumultueux : Là se trouvaient en présence, avec d’égales prétentions à la suprématie, deux autorités qu’il n’a jamais été facile de concilier. Le gouverneur-général et l’archevêque, le soldat et le moine, étaient souvent en désaccord, et à cette distance de l’Europe les luttes du temporel et du spirituel s’engageaient avec une ardeur que ne pouvait tempérer aucun arbitrage. Tantôt le gouverneur-général mettait l’archevêque en prison, tantôt l’archevêque excommuniait le gouverneur et prêchait la révolte. Comme il ne fallait pas moins de deux ou trois ans pour que les correspondances d’Europe parvinssent à Manille, les décisions du roi et du pape arrivaient quand la querelle était terminée et au moment où il en naissait une autre. Que l’on ajoute à ces luttes d’autorité les discussions qui survenaient parfois entre les divers ordres religieux, plus ou moins jaloux les uns des autres, et l’on aura une idée de l’état presque perpétuel d’agitation dans lequel vivait cette petite communauté européenne, exilée à l’extrémité de l’Asie. (C. Lavollée, L’Archipel des Philippines et la Domination espagnole, d’après une nouvelle publication de sir John Bowring, Revue des Deux Mondes, 2e période, tome 27, 1860, pp. 906-929). 

9 - Il s'agissait de Joan Maetsuycker (1606-1678).

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3 mars 2019