Chapitre VIII
De l'art de la guerre chez les Siamois,
et de leurs forces de mer et de terre

Page de la Relation de La Loubère
I. Les Siamois sont peu propres à la guerre.

L'art de la guerre est fort ignoré à Siam ; les Siamois sont peu portés à ce métier. L'imagination trop vive des pays trop chauds n'est pas plus propre au courage que l'imagination trop lente des pays trop froids. Il ne faut que la vue d'une épée nue pour mettre en fuite cent Siamois ; il ne faut même que le ton assuré d'un Européen qui porte une épée à son côté, ou une canne en sa main, pour leur faire oublier les ordres les plus exprès de leurs supérieurs.

II. Combien les gens nés aux Indes sont méprisables du côté du courage.

Je dis bien plus : tout homme né aux Indes est sans courage, encore qu'il soit né de parents européens, et les Portugais nés aux Indes en ont été une bonne preuve. Une société de marchands hollandais ne trouva en eux que le nom et le langage, et non la bravoure des Portugais, et si d'autres Européens y allaient chercher les Hollandais, ils n'y en trouveraient pas qui valussent, à beaucoup près, ceux qui en six semaines de la campagne de 1672 perdirent 48 places (1). Les hommes les mieux constitués sont ceux des zones tempérées, et entre ceux-ci, la différent des aliments qui leur sont ordinaires, et celle des lieux qu'ils habitent, plus ou moins chauds, secs ou humides, exposés aux vents ou aux mers, plaines ou montagnes, forêts ou terres défrichées, et encore plus les divers gouvernements, peuvent mettre de fort grandes différences. Car qui doute, par exemple, que les anciens Grecs élevés dans la liberté ne valussent incomparablement mieux que les Grecs d'aujourd'hui, abattus par une si longue servitude (2) ? Toutes ces raison concourent à amollir le courage des Siamois, je veux dire la chaleur du climat, les aliment pituiteux et le gouvernement despotique (3).

III. Les Siamois abhorrent le sang.

L'opinion de la métempsycose leur inspirant l'horreur du sang leur ôte encore l'esprit de la guerre. Ils ne songent qu'à faire des esclaves. Si les Péguans, par exemple, entrent d'un côté sur les terre de Siam, les Siamois entreront par un autre endroit sur les terres du Pégou, et les deux partis emmèneront des villages entiers en captivité (4).

IV. Comment ils déguisent dans les combats le dessein de tuer leurs ennemis.

Que si les armées se rencontrent, ils ne tireront point directement les uns contre les autres, mais plus haut, et néanmoins comme ils tâchent de faire retomber ces coups perdus sur les ennemis afin qu'ils en puissent être atteints s'ils ne se retirent, l'un des deux partis ne tarde pas beaucoup à prendre la fuite pour peu qu'il sente pleuvoir les traits ou les balles. Que s'il est question d'arrêter des troupes qui viennent sur eux, ils tireront plus bas qu'il ne faut, afin que si les ennemis approchent, ce soit leur faute de s'être mis à portée d'être blessés ou tués. Ne tuez point est l'ordre que le roi de Siam donne à ses troupes quand il les envoie en campagne, ce qui ne veut pas dire qu'on ne tue pas absolument, mais qu'on ne tire pas droit sur les ennemis.

V. Comment le roi de Singor fut pris par un Français.

On m'a assuré sur ce sujet la chose du monde qui paraîtra à mon avis la plus incroyable. C'est d'un Provençal nommé Cyprien, qui est encore à Surate au service de la Compagnie de France, s'il ne l'a quittée ou s'il n'est mort depuis peu d'années ; j'ignore le nom de sa famille. Avant que d'entrer au service de la Compagnie, il avait servi pendant quelque temps dans les armées du roi de Siam en qualité de cannonier, et parce qu'on lui défendait de tirer droit, il ne doutait pas que le général siamois ne trahît le roi son maître. Ce prince ayant ensuite envoyé des troupes contre le Tcháou-Meüang, ou, si l'on veut, contre le roi de SingorAujourd'hui Songkhla : สงขลา, sur la côte occidentale du golfe de Siam, Cyprien, lassé de voir des armées en présence qui n'attentaient à la vie de personne, se détermina une nuit de passer tout seul au camp des rebelles et d'aller prendre le roi de Singor dans sa tente. Il le prit en effet et le mena au général siamois, et termina ainsi une guerre de plus de vingt ans. Le roi de Siam voulut récompenser ce service de Cyprien d'une quantité de bois de sappan, mais par quelque intrigue de la Cour, il n'eut rien et se retira à Surate.

VI. Les Siamois ont peu à craindre de leurs voisins.

Or quoique les Siamois nous paraissent si peu propres à la guerre, ils ne laissent pourtant pas de la faire souvent et avec avantage, parce que leurs voisins ne sont ni plus puissants ni plus braves qu'eux.

VII. Le roi de Siam n'a d'autres troupes entretenues que sa garde étrangère.

Le roi de Siam n'a d'autres troupes entretenues que sa garde étrangère, dont je parlerai dans la suite. Il est vrai que M. le chevalier de Forbin avait montré l'exercice des armes à 400 Siamois que nous trouvâmes dans Bangkok, et qu'après qu'il eut quitté ce royaume-là, un Anglais qui avait été sergent dans la garnison de Madraspatan sur la côte de Coromandel, montra ce même exercice qu'il avait appris sous M. le chevalier de Forbin, à environ 800 autres Siamois, pour faire voir au roi de Siam que M. le chevalier de Forbin ne lui était pas nécessaire (5). Mais tous ces soldats n'ont autre solde que l'exemption des corvées pour quelques-uns de leur famille, et comme ils ne sauraient se nourrir facilement hors de chez eux, parce qu'ils ne reçoivent point d'argent, ils demeurent chez eux, les 400 aux environs de Bangkok et les 800 autres à LouvòAujourd'hui Lopburi : ลพบุรี ou aux environs. Seulement pour la sûreté de Bangkok, des détachements y allaient tout à tour faire une garde continuelle, et les autres étant aux environs pouvaient s'y rendre en cas d'alarme. Mais selon l'usage ordinaire du royaume de Siam, les garnisons qu'il peut y avoir sont composées de gens qui servent en cela par corvées, comme ils serviraient en autre chose, et qui sont relayés par d'autres quand ils ont servi leur temps.

VIII. Le pays de Siam est assez fort sans forteresse.

Le royaume de Siam étant assez fort par ses forêts impénétrables et par le grand nombre de canaux dont il est coupé, et enfin par l'inondation annuelle de six mois, les Siamois n'ont point voulu jusqu'ici de places bien fortes, de peur de les perdre et de ne les pouvoir reprendre, et c'est la raison qu'il m'en ont dite. Les places qu'ils ont soutiendraient à peine la première insulte de nos soldats, et quoiqu'elles soient petites et mauvaises, parce qu'ils les veulent telles, il a fallu néanmoins employer l'adresse des Européens à les tracer (6).

IX. Les Siamois ne savent pas faire un fort de bois.

Il y a quelques années que le roi de Siam voulant faire faire un fort de bois sur la frontière du Pégou n'eut pas de plus habile homme à qui il en pût commettre le soin qu'un nommé frère René Charbonneau (7), qui après avoir été valet de la mission de Saint-Lazare à Paris, avait passé au service des Missions Étrangères et était allé à Siam. Frère René, qui pour toute industrie savait faire une saignée et donner un remède à un malade (car c'est par de pareils emplois de charité et par des présents que les missionnaires sont soufferts et aimés en ces pays-là) se défendit tant qu'il put de faire ce fort, protestant qu'il n'en était pas capable ; mais il ne put enfin se dispenser d'obéir quand on lui eut témoigné que le roi de Siam le voulait absolument. Depuis, il a été trois ou quatre ans gouverneur de Jonsalam [Phuket] par commission et avec beaucoup d'approbation, et parce qu'il voulut retourner à la ville de Siam auprès des parents de sa femme, qui sont Portugais, le sieur Billi, maître d'hôtel de M. de Chaumont lui succéda dans l'emploi de Jonsalam (8).

X. De leur artillerie.

Les Siamois n'ont pas beaucoup d'artillerie. Un Portugais de Macao, qui est mort à leur service, leur a fondu quelques pièces de canon, mais pour eux, je doute qu'ils en sachent jamais faire de médiocrement bons, quoiqu'on m'ait dit qu'ils en font de fer battu à froid (9).

XI. En quoi consistent leurs armées.

Comme ils n'ont point de chevaux (car qu'est-ce que deux mille chevaux tout au plus, qu'on dit que le roi de Siam nourrit ?) leurs armées ne consistent qu'en éléphants et en infanterie nue à la mode du pays, et mal armée. Leur ordre de bataille et de campement est tel :

XII. Quel est leur ordre de bataille, et celui de leurs campements.

Ils se rangent sur trois lignes, dont chacune est composée de trois gros bataillons carrés, et le roi ou le général qu'il nomme en son absence se tient dans le bataillon du milieu qu'il compose des meilleures troupes pour la sûreté de sa personne. Chaque chef particulier de bataillon se tient aussi au cœur du bataillon qu'il commande, et si les neuf bataillons sont trop gros, ils sont divisés chacun en neuf moindres avec la même symétrie que tout le corps de l'armée.

XIII. Éléphants de bataille.

L'armée étant ainsi rangée, chacun des neuf bataillons a seize éléphants mâles derrière. Ils les appellent éléphants de guerre, et chacun de ces éléphants porte son étendard particulier, et il est accompagné de deux éléphants femelles, mais tant femelles que mâles, ils sont montés chacun de trois hommes armés, et outre cela l'armée a des éléphants de bagage. Les Siamois disent que les éléphants femelles ne sont que pour la dignité des mâles, mais comme je l'ai déjà dit autre part, on aurait de la peine à gouverner toujours les mâles sans la compagnie des femelles.

XIV. L'artillerie commence le combat.

L'artillerie aux endroits où la rivière manque est portée sur des charrettes tirées par des buffles ou des bœufs, car elle n'a point d'affût. Elle commence le combat, et si elle ne le termine pas, alors ils se mettent à portée de se servir de la mousqueterie et des flèches de la manière que j'ai expliquée ; mais jamais ils n'attaquent avec assez de vigueur ni ne se défendent avec assez de constance pour en venir aux dernières approches et à la mêlée.

XV. Les Siamois aisés à rompre et à rallier.

Ils se rompent et s'enfuient dans les bois, mais d'ordinaire ils se rassemblent avec la même facilité qu'ils se sont rompus, et si dans quelque occasion, comme dans la dernière conjuration des Macassars, il est absolument nécessaire de tenir ferme, ils ne peuvent se promettre de retenir les soldats qu'en mettant des officiers derrière pour tuer ceux qui prendront la fuite. J'ai dit ailleurs comment ces Macassars s'étaient servis de l'opium pour se donner du courage : c'est un usage pratiqué principalement par les Ragipouts (10) et par les peuples malais, mais non par les Siamois : les Siamois auraient peur de devenir trop courageux.

XVI. Éléphants peu propres à la guerre.

Ils comptent fort sur les éléphants dans les combats, quoique cet animal, pour n'avoir ni mors ni bride, ne puisse être gouverné sûrement et qu'il revienne souvent sur ses maîtres quand on le blesse. D'ailleurs il craint si fort le feu qu'il ne s'y accoutume presque jamais. Ils en exercent pourtant à porter et à voir tirer sur leur dos de petites pièces de trois pieds de long et d'environ une livre de balle, et Bernier dit que ce même usage est chez le Mogol.

XVII. Les Siamois incapables des sièges.

Quant aux sièges, ils en sont tout à fait incapables, comme gens qui n'osent même aller à l'ennemi lorsqu'il est à découvert. Aussi n'attaqueront-ils jamais de vive force une place tant soit peu fortifiée, mais seulement par trahison, en quoi ils sont fort habiles, ou par la faim si les assiégés ne peuvent avoir des vivres.

XVIII. Leur faiblesse sur la mer.

Ils sont encore plus faibles sur mer que sur terre. À peine le roi de Siam a-t-il cinq ou six vaisseaux fort petits dont il se sert principalement pour la marchandise, et quelquefois il les arme en course contre ceux de ses voisins avec qui il est en guerre. Mais les officiers et les matelots à qui il les confie sont étrangers, et jusqu'à ces derniers temps, il les avait choisis Anglais ou Portugais ; depuis peu d'années, il y avait aussi employé des Français. Outre cela, il a cinquante ou soixante galères dont j'ai dit que les ancres sont de bois. Ce ne sont que de médiocres bateaux à un pont qui portent chacun jusqu'à cinquante ou soixante hommes pour ramer et pour combattre. Ces hommes se prennent par corvées, comme pour toute autre chose ; il n'y en a qu'un à chaque rame, et il est obligé de ramer debout parce que la rame est courte pour être légère et qu'elle n'atteindrait pas l'eau si on ne la tenait presque toute droite. Ces galères vont seulement le long des côtes du golfe de Siam.

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VII. Des officiers d'État, et premièrement du Tchacry, du Calla-hom
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3ème partie
IX. Du barcalon et des finances.

NOTES

1 - Allusion à la Guerre de Hollande (1672-1678) qui débuta en juin-juillet 1672 par une série de victoires de Louis XIV.

ImageLa France victorieuse en Hollande. Almanach 1673. 

2 - La Grèce était sous domination ottomane depuis le XVe siècle. 

3 - La Loubère avait déjà à quelques reprises énoncé cette théorie du climat et des aliments, héritée de la théorie des humeurs d'Hippocrate et de Galien. Elle fut notamment défendue au XVIIe siècle par le médecin Marin Cureau de la Chambre, qui publia en 1659 L'art de connaître les hommes et en 1663 Les caractères de passions dont nous extrayons ces lignes que n'eût pas désavoué le docteur Diafoirus : … nous voyons que les peuples qui demeurent dans les pays les plus tempérés sont plus courageux que les Méridionaux et les Septentrionaux parce qu'ils ont davantage de l'humide radical que ceux-là et qu'ils ont une chaleur plus active que ceux-ci. Les animaux même, qui ont le tempérament chaud et le sang plus grossier sont plus courageux pour la même raison, car ils ont beaucoup de la substance de la chaleur, qui n'est pas facile à se dissiper, étant enfermée et retenue par les humeurs qui sont épaisses, et ils ont encore la chaleur plus forte, tant par le partage avantageux que la Nature leur en a fait que parce qu'elle élève quantité de fumées qui la rendent plus âcre et qu'elle réside dans un sujet plus grossier qui la rend plus efficace. (Les caractères des passions, où il est traité de la nature des passions courageuses, 1663, II, p. 69). 

4 - Ces pratiques obéissaient sans doute davantage à des motifs économiques qu'à des motifs religieux, la main d'œuvre des prisonniers de guerre représentant une grande richesse dans des pays à faible population. 

5 - Arrivé au Siam en 1685 avec l'ambassade du chevalier de Chaumont, Forbin y demeura – bien contre son gré – à la demande du roi Naraï qui souhaitait lui confier le commandement des troupes siamoises de Bangkok. Il participa activement à l'écrasement de la révolte des Macassars en 1686 et, suite à de graves dissensions avec Phaulkon, il demanda et obtint son congé en 1687, officiellement pour raison de santé. Il écrivit dans ses Mémoires : Je m'estimais si heureux de quitter ce mauvais pays que j'oubliai dans le moment tout ce que j'avais eu à y souffrir. (Mémoires du comte de Forbin, I, 1729, p. 219). Il arriva à Brest à la fin de juillet 1688. 

6 - Arrivé au Siam en 1685 avec l'ambassade du chevalier de Chaumon, l'ingénieur Lamare (ou La Mare) fut retenu dans le royaume par le roi Naraï avec pour mission de réaliser les fortifications des principales places du royaume. Dans son ouvrage L'Europe et le Siam du XVIe siècle au XVIIIe siècle - Apports culturels, L'Harmattan, 1993, Michel Jacq-Hergoualc'h énumère les nombreux projets élaborés par l'ingénieur : Nakhon si Thammarat (Ligor), Phattalung (Bourdelun), Songkhla (Singor), Inburi (Inbourie) Lopburi (Louvo), Mergui, etc. Mais c'est Bangkok, la clé du royaume, qui devrait constituer pour lui une priorité. Toutefois, les travaux n'avancèrent guère, et lorsque l'ambassade Céberet - La Loubère arriva au Siam en 1687, presque rien n'était fait. L'ingénieur Vollant des Verquains, particulièrement imbu de lui même, accabla de reproches et de sarcasmes le pauvre La Mare, accusé de grave incompétence. 

7 - René Charbonneau, souvent appelé Frère René par les missionnaires, était un auxiliaire laïque des Missions Étrangère parti au Siam en qualité de chirurgien. Il se maria dans le royaume et fut nommé par le roi Naraï gouverneur de Junk Ceylan (Phuket), poste qu'il occupa entre 1684 et 1686. Laissé en liberté lors du coup d'État de 1688, il apporta une aide précieuse aux Français emprisonnés. Il battit sans doute un record de présence au Siam, puisqu'il y résida plus de cinquante ans sans interruption. 

8 - Le sieur Billy était venu au Siam en 1685 avec le chevalier de Chaumont dont il était le maître d'hôtel, et avait demandé à y rester pour négocier quelque argent qu'il avait (Relation de l'ambassade de M. le chevalier de Chaumont […], 1686, p. 219). Après la démission de René Charbonneau, il fut nommé gouverneur de Junk Ceylon (Phuket) par Phaulkon, qui commençait ainsi à mettre en œuvre son projet de noyauter le régime en nommant des Français à tous les postes-clés du pays, dans les charges de guerre et des finances, dans les gouvernements, dans les intendances des provinces, des places et des vaisseaux et enfin dans les plus grands emplois du royaume (Mémoire secret de Phaulkon au père Tachard, 18 décembre 1685, AN C1/22, f° 177-178). Après le coup d'État, Billy fut emprisonné dans les geôles siamoises, ainsi qu'en atteste le Catalogue des prisonniers ecclésiastiques et laïques dressé par le missionnaire Bernard Martineau. On ignore ce qu'il est devenu. 

9 - On trouve en Cochinchine vers 1665 un certain Jean de la Croix, portugais des Indes, fondeur des canons du roi. S'agit-il du même ? (Mentionné par Antoine Séryès, Histoire de l'établissement du christianisme dans les Indes orientales, 1803, I, p. 212, par Adrien Launay, Histoire de la Mission de Cochinchine, 1923, I, pp. 16, 154 et 178, et par C.A. Seymour Sewell, Notes on Some Old Siamese Guns, Journal of the Siam Society, volume 15.1, 1922, p. 31, etc.).

Parmi les présents du roi de Siam à Louis XIV emportés par le chevalier de Chaumont se trouvaient deux pièces de canon de six pieds de long, de fer battu à froid, garnis d'argent, montés sur leurs affûts aussi garnis d'argent faits à Siam. (Mémoire des présents du roi de Siam au roi de France, annexé à la Relation de l'ambassade de M. le chevalier de Chaumont […], op. cit., p. 1). Ils sont mentionnés et décrits dans l'Inventaire Général du Mobilier de la Couronne, daté de 1729, tome IV, chapitre IV, folio 207, numéro 400 : Deux beaux canons de Siam de fer battu verni, damasquinés d'argent en trois endroits, la culasse à huit pans et le bout rond, longs de cinq pieds neuf pouces, montés sur leurs affûts de bois des Indes verni de noir, dont toutes les ferrures sont de fer poli démasquiné d'argent. (cité par Michel Jacq Hergoualc'h, À propos des canons siamois offerts à Louis XIV qui participèrent à la prise de la Bastille, Annales historiques de la Révolution française, n° 261, 1985, p. 319). 

10 - Les Rajputs, habitants du Rajputana, aujourd'hui le Rajasthan.

ImageRajput (Wikipédia). 
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18 mai 2020