Livre I - Suite et fin.
Voyage de Brest jusqu'au cap de Bonne-Espérance.

Page de la relation du père Tachard
Les cartes de la partie méridionale du ciel ne sont pas exactes.

À mesure que nous approchions de la ligne, nous prenions plaisir à remarquer comme les étoiles du pôle arctique s'abaissaient, et celles du pôle antarctique s'élevaient au-dessus de nos têtes. De toutes les nouvelles étoiles que nous découvrîmes du côté du sud, celles qui nous frappèrent davantage d'abord, furent les étoiles de la Croisade (1), ainsi appelées, parce que les quatre principales sont disposées en forme de croix. La plus grande de toutes est à 27 degrés du pôle ; c'est sur celle-là que les pilotes se règlent et qu'ils prennent quelquefois la hauteur. Comme nous avancions toujours de ce côté-là et que nous découvrions tous les jours de nouvelles étoiles, nous eûmes le loisir de les considérer, et de comparer cette nouvelle région du ciel avec la carte astronomique du père Pardies (2) ; mais nous n'y trouvâmes guère de conformité. Cette carte a bien besoin d'être réformée, et l'on pourrait commencer par la Croisade, dont les bras sont plus inégaux dans le ciel que sur le papier. On y a marqué le Loup et le Centaure avec si peu de fidélité qu'on a de la peine à les reconnaître dans le ciel, dont elles rendent cependant la partie qu'elles occupent extrêmement brillante, à cause du grand nombre d'étoiles qui les composent et qui semblent ne faire qu'une seule constellation. Mais ce n'est rien moins que cela sur la carte, où les deux constellations ne peuvent tout au plus passer que pour médiocres. Les étoiles du triangle austral paraissent à la vérité marquées au ciel dans la même situation qu'elles ont entre elles, mais elles paraissent mal placées par rapport aux autres constellations. Les étoiles du Taureau ne sont pas à beaucoup près si belles qu'elles paraissent sur la carte, quoique la disposition soit presque la même (3). La Grue est à mon avis la constellation la plus exactement marquée qui soit de ce côté-là, et il ne faut que la voir une fois sur la carte pour la trouver incontinent dans le ciel. L'Abeille, l'Apode ou l'Oiseau de Paradis, et le Caméléon, quoique petites, sont assez bien marquées. Il y aurait aussi quelque chose à réformer dans la figure et dans la situation des Nuages (4) et des autres constellations méridionales, où l'on pourrait encore trouver bien d'autres défauts par le moyen des instruments. Si nous en avons eu comme vous le voyez le plaisir d'en remarquer d'assez grossiers, nous avons eu en même temps le chagrin de n'y pouvoir remédier, l'agitation du vaisseau ne nous ayant pas permis de nous servir de nos instruments pour refaire cette carte tout de nouveau, ce qui n'aurait pas été difficile sans cela. On n'a pas laissé d'en tirer une nouvelle seulement à l'œil, laquelle quoique moins défectueuse que la première, ne peut avoir cette justesse qu'on désire dans ces sortes d'ouvrages où l'on ne peut réussir sans le secours des instruments.

Les environs de la ligne équinoxiale sont pleins de poissons.

Voilà quelle était notre occupation ordinaire durant les premières heures de la nuit, et une ou deux heures avant le jour, quand le ciel était découvert. Ce n'était pas là notre seul divertissement et nous avions le jour celui de la pêche. Il est vrai que nous ne commençâmes à trouver beaucoup de poissons qu'à cinq ou six degrés au-deçà de la ligne. On avait pris auparavant une espèce de tortue qu'on nomme carrelet (5), pesant 70 ou 80 livres, dont on servit à table trois ou fois en divers ragoûts. Plusieurs la trouvèrent assez bonne, d'autres en pouvaient à peine supporter l'odeur. Mais dans toute l'étendue de douze degrés, c'est-à-dire de 120 lieues des deux côtés de la ligne, nous vîmes presque tous les jours une très grande quantité de poissons de toutes sortes, et particulièrement des marsouins qui nageaient par troupes autour du vaisseau.

Manière de pêcher des marsouins.

La pêche de ces derniers qui était la plus ordinaire servait à nous relâcher l'esprit après l'étude. Il y avait en quelques endroits du vaisseau, et surtout à l'avant, plusieurs matelots de l'équipage armés chacun d'un harpon qui est une espèce de gros javelot attaché au bout d'une ligne de la grosseur du petit doigt. Comme les marsouins passaient près d'eux, ils les frappaient avec une telle raideur, qu'ils les perçaient quelquefois de part en part. Dès qu'ils avaient lancé le harpon, ils le laissaient dans la plaie, le tenant toujours par la ligne qui y était attachée et qu'ils laissaient filer au gré du poisson blessé, jusqu'à ce que le marsouin affaibli par la perte de son sang se laissait tirer sans aucune résistance et enlever dans le bord. Nous en prîmes plusieurs de cette manière. Ils avaient quatre ou cinq pieds de long et étaient gros à proportion. Cet animal ressemble fort à un cochon, non seulement pour la chair et le lard, mais encore pour la figure du-dedans et du-dehors. La chair n'est pas délicate et sent un peu l'huile.

Le marsouin a le sang chaud.

Dans cette occasion il fut aisé de détromper plusieurs personnes qui n'ayant jamais vu de marsouins ne pouvaient se persuader qu'ils eussent le sang chaud ni qu'ils pussent respirer, quoi qu'ils l'eussent quelquefois ouï dire à ceux qui l'avaient expérimenté. Il y en eut parmi ceux-là qui eurent la curiosité de porter la main dans les entrailles du poisson quand on lui eût fendu le ventre, et ils assurèrent qu'il l'avait presque aussi chaud que le cochon. Ils ne doutèrent plus aussi qu'il ne respirât quand ils virent ses poumons aussi propres à la respiration que ceux des animaux qui vivent hors de l'eau. Aussi la nature ne lui a point donné d'ouïes, comme aux autres poissons, mais seulement deux trous aux deux côtés de la tête pour recevoir l'air. C'est sans doute pour cela que ces poissons lèvent de temps et temps la tête et quelquefois tout le corps hors de l'eau et qu'ils vont toujours du côté du vent ; de là vient aussi que quand les mariniers voient des marsouins qui s'avancent de quelque côté pendant le calme, ils ne manquent pas de dire que le vent en doit venir. Quoi qu'il en soit du pressentiment, nous avons quelquefois heureusement trouvé les prédictions des matelots véritables.

Les marsouins se dévorent les uns les autres.

J'avais souvent ouï dire, et j'avais même remarqué dans un voyage que j'ai fait à l'Amérique, que quand un de ces poissons est blessé à mort et qu'il a assez de force pour se détacher du harpon, les autres le suivent à la trace du sang qu'il répand en abondance sans le quitter jusqu'à ce qu'il soit mort, afin de le dévorer. Je me confirmai dans cette opinion, car un jour un marsouin qui avait été frappé fit tant d'effort qu'il s'arracha le harpon du ventre et se sauva de nos mains, il y en avait alors beaucoup d'autres autour de nous. Mais dès que celui-ci fut blessé et qu'il eut pris la fuite, tout disparut et on n'en vit pas un seul de toute la journée.

Puisque nous sommes sur le chapitre de la pêche, il faut que je parle de celle que nous avons faite et des poissons que nous avons vus, qui ne sont pas si connus dans l'Europe. Je commencerai par le requin, parce que c'est celui que l'on trouve le plus souvent, et qui est le plus aisé à prendre. Nous en avons pris quelquefois jusqu'à six en un jour.

Description du requin ou chien de mer.

Ce poisson est une espèce de chien de mer qui a la tête fort large et fort plate, la gueule fort enfoncée à cause de la mâchoire inférieure, qui se retire fort avant sous la supérieure, de sorte que pour mordre il est contraint de se coucher dessus le côté et quelquefois même sur le dos. Ceux que nous avons pris étaient de quatre pieds de long et avaient beaucoup d'épaisseur. Un peu au-dessous de la tête sa peau est une espèce de chagrin, dont le grain est fort gros, avec six ouvertures de chaque côté qui se ferment par le moyen de certaines peaux fort minces qui lui tiennent lieu d'ouïes. C'est sans doute le plus vorace de tous les animaux. Quoiqu'il ait été pris trois ou quatre fois de suite à l'hameçon, et qu'il ait la gueule tout en sang, il y revient toujours avec la même avidité, jusqu'à ce qu'il soit pris ou qu'il ait enlevé l'amorce. Au reste, quand il a saisi un homme, c'en est fait, il ne lâche jamais prise et c'est pour cela, selon quelques-uns, que les gens de mer l'appellent requin ou requiem. La cause d'une si grande avidité est la grandeur de son foie : il est composé de deux pennes arrondies par les extrémités et de largeur de quatre doigts sur un pied et demi de longueur, mais elles ont fort peu d'épaisseur. Ajoutez qu'il n'a qu'un boyau fort court et presque droit. Nous en trouvâmes un qui avait dans le ventre une planche de quatre doigts de large et d'un pied et demi de long. Il est sans poumons et son cœur est placé dans une concavité formée par le concours de deux os près de la tête. Il a trois rangs de dents dont les unes sont inclinées, les autres droites, et de figures différentes, et on lui en voit même un rang de triangulaires qui sont fort minces et terminées en scie. On lui trouve dans la tête trois concavités, deux aux deux côtés qui contiennent une substance blanche, qui a quelque consistance ; elle se durcit dans la suite et on lui donne le nom de pierre de requin. Nos chirurgiens lui attribuaient de grandes vertus, je m'en rapporte. La troisième concavité, qui est au milieu de la tête, renferme le cerveau qui est à peu près de la grosseur d'un œuf de poule. La substance nous en parut fort aqueuse et ce ne fut qu'avec peine que nous pûmes distinguer le corps calleux de la partie moelleuse. On y voit un cervelet fort petit, et entre le cerveau et le cervelet une glandule fort molasse qui porte sur deux autres plus petites.

Les succets, poissons appelés par les matelots pilotes du requin

Le requin est toujours escorté de plusieurs petits poissons qui composent sa suite et qui lui sont si inséparablement attachés qu'ils aiment mieux se laisser prendre avec lui que de l'abandonner. On les nomme ses pilotes, parce qu'on prétend qu'ils lui servent de guides pour le conduire dans les endroits où ils découvrent de la proie. C'est une erreur populaire que de s'imaginer que ces poissons lui rendent ce bon office sans aucun intérêt ; le grand attachement qu'ils ont pour lui n'est fondé que sur la nourriture qu'ils y trouvent, car outre qu'ils profitent des restes de sa proie, ils se tiennent attachés sur sa peau par le moyen d'une pellicule cartilagineuse de figure ovale qu'ils ont sur la tête, et qui est cannelée et armée de quantité de fibres, avec lesquels ils en tirent apparemment quelque suc ; et c'est pour cela que quelques-un les nomment succets. Quand ils s'en veulent éloigner, il faut qu'ils se mettent hors de la portée de sa dent, autrement il ne leur ferait pas meilleur quartier qu'aux autres poissons. J'en ai vu quelquefois se mettre en devoir de les attraper, et bien en prenait aux succets de se réfugier au plus tôt dans leur asile ordinaire. Quand on les a enlevés avec le requin, on a peine à les en séparer, comme sur le chien de mer ; si on les met sur une table, ils s'y tiennent collés et dans cette situation qui leur est naturelle, ils ont les ouïes à l'envers et le ventre en haut, comme on peut voir dans la carte du Cap. Il y en a de deux espèces, de blancs qui ont à peu près la figure et la grosseur d'un rouget, et de noirs qui sont fort petits, c'est de ces derniers dont j'ai principalement parlé.

La bonite persécute le poisson volant.

Nous trouvâmes encore dans ces endroits quantité de bonites, les ennemies implacables des poissons volants à qui elles donnent continuellement la chasse. C'est le meilleur poisson que nous ayons pris dans tout le voyage. Il est de la grosseur de nos plus grosses carpes, mais beaucoup plus épais, sans écailles, avec une peau argentée et le dos marqué de longues raies obscures et dorées. Nous prîmes aussi des albucors ou des albacors, que les Portugais nomment ainsi à cause de leur couleur blanchâtre. C'est une espèce de bonite, mais trois fois plus grosse que les autres ; la chair, la couleur et le goût sont à peu près de même.

Manière dont on pêche les bonites.

Comme les uns et les autres sont fort friands de poissons volants, on se sert de la figure de ces derniers faite de plumes qu'on attache au bout d'une ligne, pour les prendre. On fait voltiger cette figure à fleur d'eau devant ces poissons qui s'élancent pour l'attraper hors de l'eau avec tant d'avidité que souvent on en prend 60 ou 40 dans une heure de temps, avec deux ou trois lignes seulement.

Nous rencontrâmes beaucoup moins de bonites qu'on ne fait ordinairement, peut-être à cause qu'il n'y avait pas alors un si grand nombre de poissons volants dans ces mers. Nous ne laissâmes pourtant pas d'en voir plusieurs bandes de ceux-ci s'élever en l'air environ huit ou dix pieds de haut, et voler cinquante ou soixante pas avant que de se replonger dans l'eau pour mouiller leurs ailerons et prendre de nouvelles forces contre les bonites, qui souvent les attrapent à la remise, ou qui sautent hors de l'eau pour les prendre en volant. Ils trouvent aussi de certains oiseaux qui fondent sur eux quand ils sortent hors de l'eau pour se sauver des bonites.

Un de ces poissons se trouvant un jour poursuivi de près sauta dans notre navire, et donna dans la tête d'un pilote. Quoique j'en eusse vu autrefois, je pris plaisir à le considérer, il était de la figure, de la couleur et de la grosseur d'un hareng, le dos un peu plus épais et le devant de la tête arrondi comme le rouget avec des ailes au-dessus des ouïes fort semblables à celles des chauve-souris.

Voilà à peu près ce que nous avons vu de poissons aux environs de la ligne. Nous avons eu le soleil à pic (c'est-à-dire directement sur la tête) dès le 29 mars vers le troisième degré de latitude nord.

Un grain, en terme de marine, signifie un vent violent de peu de durée et accompagné de pluie.

Comme le ciel fut fort serein ce jour-là, nous eûmes le plaisir de remarquer qu'à midi les mâts et tout ce qui était droit dans le vaisseau ne faisait nulle ombre. Depuis ce temps-là nous eûmes sept ou huit jours de calme, et nous ne fîmes les 70 lieues qui nous restaient jusqu'à la ligne que par grains, c'est-à-dire avec des vents de peu de durée, qu'amènent avec eux les nues et les orages. Après tout nous n'avons pas entendu dans ces endroits-là ces gros tonnerres dont on nous avait si fort menacés en France. Mais nous avons vu quantité d'éclairs surtout la nuit, et si fréquents que le ciel et la mer paraissaient tout en feu.

Comme les calmes et les chaleurs ne nous ont pas fort incommodés dans ces climats, nous n'avons eu que très peu de malades, et dans toute la traversée de Brest au cap de Bonne-Espérance, nous n'avons perdu qu'un homme, encore s'était-il embarqué, sans qu'on en sut rien, avec un flux de sang dont il est mort (6).

Protection particulière Dieu sur tous ceux du voyage.

Nous avons sans doute bien des actions de grâce à rendre à Dieu, de ce qu'il nous donna un si beau temps aux environs de la ligne : car si nous y eussions été arrêtés par les calmes autant de temps qu'on est souvent obligé d'y demeurer, l'eau, le pain et les viandes se seraient bientôt corrompues et auraient causé de grandes maladies, qui infailliblement nous auraient emporté beaucoup de monde, comme il arriva cette année à un vaisseau hollandais. Ce navire était parti d'Europe plus de deux mois avant nous et cependant il nous trouva mouillés à Batavia, où nous apprîmes que les gens qui étaient dedans avaient été si incommodés des calmes pendant six semaines entières vers la ligne que presque tous étant tombés malades. De 48 ou environ qu'ils étaient dans leur bord, il en mourut 37, entre lesquels furent le capitaine et les deux premiers pilotes, de sorte que les onze qui restaient, n'ayant pu mener le vaisseau jusqu'à son terme, furent obligés de relâcher à l'île de Sumatra et d'envoyer chercher du monde pour les conduire à la rade de Batavia, où nous les vîmes arriver.

Nos vivres et notre eau ne se sont point corrompus, nous n'avons même presque pas eu à souffrir du mauvais temps et des calmes, et les chaleurs de la zone torride ne nous ont guère paru plus grandes que celles qu'on sent en France au fort de l'été (7). Ainsi nous passâmes la ligne sans aucune incommodité le 7 avril, qui était un samedi, avec un petit vent de nord-nord-ouest vers le 358° de longitude. Comme il était déjà tard, la cérémonie si solennelle que les gens de mer ne manquent jamais de faire en cette occasion fut remise au lendemain après la messe. C'est une invention imaginée par les maîtres, les pilotes et les autres officiers mariniers du vaisseau, afin d'avoir de l'argent et en acheter des rafraîchissements pour eux pour pour l'équipage, à laquelle ils lui ont donné fort mal à propos le nom de baptême.

M. l'ambassadeur ne voulut pas qu'on fît aucune des cérémonies qui ont quelque rapport aux choses saintes. Chacun donna ce qu'il voulut, et les autres en furent quittes pour quelques seaux d'eau qu'on leur jeta sur le corps. Comme il faisait alors fort grand chaud, l'incommodité ne fut pas considérable.

Depuis le passage de la ligne jusqu'au tropique du Capricorne, le vent ne nous fut pas fort favorable, il nous manque même durant quelque temps vers le vingtième degré de latitude australe, et nous fit sentir durant le calme, les chaleurs de la zone torride jusqu'au 30 de ce mois d'avril que nous passâmes ce tropique.

Après cela nous eûmes presque toujours des vents variables et si tempérés qu'une petite barque nous eût pu suivre sans courir aucun risque. Il est vrai que sous la zone nous trouvâmes deux ou trois fois de ces orages impétueux que les Portugais appellent travadas ou troadas, parce qu'ils sont toujours mêlés de tonnerres et d'éclairs, mais comme ils venaient de l'arrière, ils nous incommodèrent peu et nous firent faire beaucoup de chemin. Dans l'une de ces travades parurent deux diverses fois sur les mâts, sur les vergues, et sur le canon de notre navire, de ces petits feux de figure pyramidale que les Portugais appellent le feu de saint Telme et non pas saint Helme. Quelques matelots les regardent comme l'âme du saint de ce nom, qu'ils invoquent alors de toutes leurs forces, les mains jointes et avec beaucoup d'autres marques de respect. Il s'en trouve même parmi eux qui les prennent pour des assurances infaillibles que la tempête va bientôt cesser sans leur causer de dommage. Ce sont ces mêmes feux que les païens adoraient autrefois sous le nom de Castor et de Pollux et il est surprenant que cette superstition se soit ainsi introduite parmi les chrétiens.

Le douzième de mars nous découvrîmes à midi ou environ un de ces phénomènes appelé œil de boeuf, ou œil de bouc à cause de sa figure (8). On les regarde ordinairement sur mer comme un présage assuré de quelque orage. C'est un gros nuage rond opposé au soleil et éloigné d'environ 80 ou 90 degrés de cet astre, qui peint dessus les couleurs de l'arc-en-ciel, mais fort vives. Peut-être qu'elle paraissent avoir un si grand éclat, à cause que cet œil de boeuf est environné de tous côtés de nuées épaisses et obscures. Quoi qu'il en soit, je puis dire que je n'ai jamais rien trouvé de si faux que les pronostics de ce phénomène. J'en ai vu un autrefois, étant près de la terre ferme de l'Amérique, mais qui fut suivi comme ceux-ci d'un temps fort beau et fort serein, et qui dura plusieurs jours.

Divers phénomènes observés pendant le voyage.

Puisque nous sommes sur le chapitre des phénomènes, il ne faut pas en oublier ici un assez extraordinaire que nous avons observé entre la ligne et le tropique du Capricorne, et qui paraît difficile à expliquer. C'est un de ces gros tourbillons que les mariniers appellent trompes, pompes, ou dragons d'eau (9). Ce sont comme de longs tubes ou cylindres formés de vapeurs épaisses, lesquelles touchent les nues d'une de leurs extrémités, et de l'autre la mer, qui paraît bouillonner tout autour. Voici à peu près comme ces dragons se forment.

La manière dont se forment les pompes ou dragons d'eau.

On voit d'abord un gros nuage noir, dont il se sépare une partie, et comme c'est un vent impétueux qui pousse cette portion détachée, elle change insensiblement de figure et prend celle d'une longue colonne qui descend jusque sur la surface de la mer, demeurant d'autant plus en l'air que la violence du vent l'y retient, ou que les parties inférieures soutiennent celles qui sont dessus. Aussi, quand on vient à couper ce long tube d'eau par les vergues et les mâts du vaisseau qui entrent dedans quand on ne peut pas s'en garantir, ou à interrompre le mouvement du vent en raréfiant l'air voisin par les coups de canon ou de mousquets, alors l'eau n'étant plus soutenue tombe en très grande abondance, et tout le dragon se dissipe aussitôt.

Il est dangereux de rencontrer les dragons d'eau.

On fait tout ce qu'on peut pour les éviter, leur rencontre étant fort dangereuse, non seulement à cause de l'eau qui tombe dans le navire mais encore à cause de la violence subite et de la pesanteur extraordinaire du tourbillon qui l'emporte et qui est capable de démâter les plus gros vaisseaux, et même de les mettre en danger de périr. Ces dragons d'eau, quoique de loin ils paraissent assez petits et semblables à des colonnes de six ou sept pieds de diamètre, ont néanmoins beaucoup plus d'étendue. J'en ai vu deux ou trois auprès des Berlingues en Portugal (10), à la portée du pistolet, et il me parurent avoir plus de cent pieds de circonférence.

Pompes d'une autre espèce.

Nous avons encore remarqué des phénomènes peu différents de ceux-ci : on les appelle siphons à cause de leur figure longue assez semblable à celle de certaines pompes. Ils paraissent au lever et au coucher de soleil vers le même endroit où il est alors. Ce sont des nuages longs et épais environnés d'autres nuages clairs et transparents, ils ne tombent point, ils se confondent tous ensemble dans la suite et se dissipent peu à peu, au lieu que les dragons sont poussés avec impétuosité, durent longtemps et sont toujours accompagnés de pluie et de tourbillons qui font bouillonner la mer et la couvrent d'écume.

Iris extraordinaires qu'on voit sur mer.

Les iris de lune (11) ont dans ces lieux des couleurs bien plus vives que ceux qu'on voit en France, mais le soleil en forme de merveilleux sur les gouttes d'eau de mer que le vent emporte comme une pluie fort menue, ou comme une fine poussière, lorsque deux vagues se brisent en se choquant. Quand on regarde ces iris d'un lieu élevé, ils paraissent renversés, et il arrive quelquefois qu'un nuage passant par-dessus et venant à se résoudre en pluie, il se forme un second iris dont les jambes paraissent continuées avec celles de l'iris renversé et composer ainsi un cercle d'iris presque tout entier.

Phénomènes qui se voient dans l'eau de la mer.

La mer a ses phénomènes aussi bien que l'air. Il y paraît souvent des feux, surtout entre les tropiques : nous l'avons vue quelquefois pendant la nuit toute couverte d'étincelles, lorsqu'elle est un peu grosse et que les vagues se brisent ; on remarquait aussi une grande lueur à l'arrière du navire, particulièrement lorsqu'il passait un peu vite, car alors le sillage ou la trace du navire paraissait comme un fleuve de lumière, et c'était assez qu'on jetât quelque chose dans la mer pour la rendre toute brillante. Je ne crois pas qu'il faille chercher ailleurs la cause de cette lueur que dans la nature même de l'eau de mer, qui étant pleine de sel, de nitre, et surtout de cette matière dont les chimistes font la principale partie de leur phosphore, qui étant agitée s'enflamme aussitôt et paraît lumineuse, doit aussi par la même raison devenir brillante quand on la met en mouvement. Il en faut si peu à l'eau de mer pour en faire sortir le feu, qu'en maniant une ligne qu'on y a trempée il en sort une infinité d'étincelles semblables à la lueur des vers luisants, c'est-à-dire vive et bleuâtre.

Lumières qui sortent de la mer pendant la nuit.

Ce n'est pas seulement quand la mer est agitée qu'on y voit des brillants. Nous en avons vus encore vers la ligne pendant le calme quelque temps après le soleil couché : ils nous paraissaient comme une infinité de petits éclairs assez faibles qui sortaient de la mer et disparaissaient incontinent après. Nous en attribuions la cause à la chaleur du soleil, qui ayant comme imprégné et rempli la mer pendant le jour d'une infinité d'esprits ignées et lumineux, ces esprits sur le soir se réunissant ensemble, pour sortir de l'état violent où le soleil les avait mis, cherchaient en son absence à se mettre en liberté et formaient ces petits éclairs, en s'échappant à la faveur de la nuit.

Outre ces brillants passagers ou d'un moment, nous en vîmes encore d'autres pendant les calmes, lesquels on pouvait appeler permanents, parce qu'ils ne se dissipent pas comme les premiers. Il y en a de diverses grandeurs et figures, de ronds, d'ovales de plus d'un pied et demi de diamètre, qui passaient le long du navire et qu'on conduisait de vue à plus de deux cents pas, autant qu'on en peut juger les voir passer à huit ou dix pas du navire. On crut que ce n'était que de la glaire ou quelque substance onctueuse qui pouvait se former dans la mer par quelque cause naturelle qui ne nous est pas connue. Il y en a qui voulaient que ce fussent des poissons endormis qui brillent naturellement. Il est vrai que nous avons vu par deux fois le matin plus de vingt de ces brillants tout de suite de la figure de nos brochets. Plusieurs même de ceux qui avaient beaucoup navigué crurent que c'étaient de véritables poissons, mais on n'oserait l'assurer.

Reprenons la suite de notre voyage. Le 10 mai au matin nous découvrîmes un petit navire anglais qui vint parler aux gens de la Maligne, laquelle en était plus proche que nous (12). On sut par-là que ce bâtiment revenait des îles de l'Amérique et qu'il allait charger des esclaves à Madagascar. Il fit tout ce qu'il put pour nous suivre, mais comme nous avions un bon vent et que nous portions beaucoup de voiles, nous le perdîmes de vue ce jour-là même.

Les bas-fonds sont des terres en pleine mer dont la superficie est couverte d'eau.

Le 17 mai nous étions au 33° de latitude australe et au 19° de longitude selon l'estime des pilotes ; ce fut là que nous commençâmes à voir des oiseaux de différentes façons et du goémon avec de grands roseaux verdâtres de dix ou douze pieds de long qu'on appelles trombas ou trompes, à cause que leur tige qui va croissant insensiblement jusqu'au haut où elle est terminée par plusieurs feuilles de même couleur, représente assez bien la figure de la trompe d'un éléphant. Le goémon est une espèce d'herbe tirant sur le vert, assez semblable au foin, dont les brins sont entrelacés les uns dans les autres et fort grands. Quelques-uns croient que cette herbe vient du fond de la mer et qu'elle en est détachée par les flots qui la soulèvent jusqu'à la superficie de l'eau. Il y en a qui veulent qu'elle croisse entre les eaux, parce qu'ils en voient bien avant en pleine mer, et ils ne peuvent croire que la mer soit assez agitée pour que ses flots creusent jusqu'au fond et en aillent ainsi détacher le goémon, outre qu'il s'en trouve sur la surface de la mer en si grande abondance qu'elle ressemble à une grande prairie. D'autres enfin soutiennent, et cette opinion me paraît plus plausible et plus conforme à la vérité, que le goémon vient des côtes voisines et qu'il en est détaché par les vagues et transporté en haute mer, mais non pas fort loin des terres, ou par les marées, ou par les courants, ou enfin par les vents qui règnent. C'est sur cette persuasion que Christophe Colomb si fameux par ses découvertes dans l'Amérique, voyant une nuit devant son vaisseau une grande étendue de mer couverte de goémon, rassura ses gens qui croyaient être perdus, prenant cette herbe pour des bas-fonds, et leur promit de leur faire voir la terre bientôt, ce qu'il fit en effet deux jours après.

Les reconnaissances du cap de Bonne-Espérance.

Ces oiseaux extraordinaires, ces trompes et ce goémon sont les plus sûres marques qu'on approche du Cap. Ce qui fait voir qu'on a des reconnaissances d'assez loin, puisque la première fois que nous en vîmes, nous étions au dix-neuvième degré de longitude et au trente-troisième de latitude australe, c'est-à-dire que nous étions éloignés du cap de Bonne-Espérance de près de 300 lieues.

Ranger en terme de marine signifie approcher.

On dit qui si au lieu de ranger la côte d'Afrique comme nous fîmes, nous avions pris plus au large vers l'Occident, nous eussions rencontré ces signes plus avant dans la mer,. ce qui me fait juger que les courants qui les entraînent avec eux portent du côté de l'ouest avec plus de violence que du côté du nord. Nous trouvâmes les mêmes choses deux jours après être partis du cap de Bonne-Espérance, faisant route à l'est-sud-est, mais en bien plus grande quantité. Cela continua tout le troisième jour, quoique nous eussions bon vent, et que nous eussions fait beaucoup de chemin.

Oiseaux différents qu'on voit sur mer approchant du cap de Bonne-Espérance.

Les jours suivants on vit ces mêmes oiseaux en plus grand nombre, qui ne nous quittèrent que bien loin au-delà du cap. Les uns étaient noirs sur le dos et blancs sous le ventre, ayant le dessus des ailes bigarré de ces deux couleurs, à peu près comme un échiquier, et c'est pour cela sans doute que nos Français les ont surnommés damiers. Il sont un peu plus gros qu'un pigeon. Il y en a d'autres encore plus grands que les premiers, noirâtres par-dessus et tout blancs par dessous, excepté l'extrémité de leurs ailes qui paraît d'un noir velouté, que les Portugais appellent pour cela mangas de veludo, manches de velours. Après ceux-là nous en vîmes d'autres en troupes un peu plus petits que les premiers. Les Portugais les appellent boralhos, parce qu'ils sont de la couleur d'un gris cendré. Je ne parle point de certains gros oiseaux qu'on peut appeler à cause de leur blancheur cygnes de mer, non plus que des corbeaux et des corneilles que l'on trouve dans ces endroits, ni de certains oiseaux qu'on appelle des fous, peut-être parce qu'ils sont si peu sur leurs gardes qu'ils se laissent prendre à la main.

Le 28, le vent de Nord s'étant beaucoup augmenté, on fut obligé de mettre à la cape cette nuit, c'est-à-dire qu'on serra toutes les voiles, excepté une des plus grandes, de peur d'aller donner contre la terre qu'on ne croyait pas fort éloignée. En effet, le lendemain sur le midi, un matelot qu'on avait posté dans un lieu fort élevé cria de toute sa force : Terre, terre ! et à l'heure même il descendit pour prier M. l'ambassadeur de lui donner la récompense qu'il avait promise à celui qui découvrirait la terre le premier. Il assura même qu'il l'avait déjà vue le matin sans qu'il eût osé le dire, n'en étant pas bien sûr, mais que présentement il n'en pouvait plus douter : cependant il n'y eut presque personne qui pût bien discerner la montagne qu'il montrait, et on fut longtemps sans le croire : mais enfin après deux ou trois heures, on démêla distinctement les montagnes du cap de Bonne-Espérance, qui pouvaient être éloignée de 15 ou 20 lieues.

Le lendemain 31, jour de l'Ascension de Notre-Seigneur, après que nous eûmes fait nos prières accoutumées et dit la sainte Messe pour remercier Dieu de l'heureux succès de notre voyage, nous regardâmes la terre avec des lunettes d'approche, nous la vîmes fort distinctement, n'en étant éloignés que d'environ trois lieues. Toute sauvage et inculte qu'elle nous paraissait, c'était néanmoins un agréable spectacle pour des gens qui n'avaient point vu de terre depuis les Canaries, que nous passâmes le 13 mars.

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NOTES

1 - La Croix du Sud. 

2 - Ignace-Gaston Pardies (1636-1673), jésuite, géomètre et astronome de renom, un des pionniers de la théorie ondulatoire de la lumière.

Le Taureau, le Centaure, le Paon, etc. Détail d'une carte du père Pardies. 

3 - Les Observations physiques et mathématiques pour servir à l'Histoire naturelle et à la perfection de l'astronomie et de la géographie envoyées des Indes et de la Chine à l'Académie royale des Sciences à Paris par les pères jésuites […] (Paris, Imprimerie Royale, 1692) contiennent, pages 111 à 113, une série de rectifications des données fournies par Tachard, sans doutes rédigées par le jésuite Thomas Gouye, sous le titre : Avertissement touchant les observations imprimées dans les voyages de Siam : Le père Tachard était si accablé d'affaires, et si pressé de s'en retourner à Siam lorsqu'on imprima les relations du premier et du second voyage, qu'il fut obligé d'en confier le soin à des personnes qui, n'entendant pas les mathématiques, ne firent point assez d'attention aux fautes qui se glissent aisément dans l'impression des chiffres et des observations. La fidélité que nous devons au public m'engage à donner cet avertissement, et je suis persuadé qu'il ne déplaira pas à ceux qui ont fait les observations. Dans le premier voyage de Siam, Livre premier, page 34 : Les étoiles du Taureau ne sont pas à beaucoup près si belles qu'elles paraissent sur la carte, quoique la disposition en soit presque la même, je crois qu'il faut lire les étoiles du Toucan, et non pas du Tauraeau, car il s'agit des étoiles qui sont autour du pôle Antarctique, et d'ailleurs les étoiles du Taureau sont marquées comme il faut pour la grandeur dans la carte du père Pardies. Cet avertissement relève également des erreurs dans le calcul de la longitude du cap de Bonne-Espérance, et sur la variation de l'aimant

4 - Le Grand Nuage et le Petit Nuage sont des constellations méridionales qu'on appelle aussi les Nuées de Magellan, ou les Nuées du Cap, parce qu'on les voit en approchant du détroit de Magellan ou du cap de Bonne-Espérance, dans l'hémisphère austral. 

5 - Le carrelet désigne plutôt une plie qu'une tortue. 

6 - Ce décès est consigné le 15 mars 1685 dans le Journal de l'abbé de Choisy : Nous avons ce soir jeté un matelot à la mer. Le pauvre homme avait le flux de sang quinze jours avant que de partir de Brest et ne l'avait pas voulu dire, de peur de ne pas aller à Siam. Ce serait ici un beau sujet de réflexion : prions Dieu pour lui. De retour à Brest, après quinze mois de voyage, Chaumont constatera avec satisfaction : Il ne m'est mort que dix ou douze matelots ou soldats. 

7 - Cet avis, qui concorde avec celui de l'abbé de Choisy, est contredit par Robert Challe qui, cinq ans plus tard, suit le même trajet, et s'appuie sur les déclaration du maître d'hôtel Duval, qui fut du voyage avec l'ambassade : N'en déplaise à M. l'abbé de Choisy, je ne lui passerai point ce qu'il dit dans son journal, que le fond de cale de l'Oiseau sur lequel il a fait le voyage de Siam était frais comme une cave, et conséquemment ne se ressentait point des chaleurs de la ligne. C'est qu'il n'est point descendu dans ce fond de cale, qu'il a écrit comme bon lui a semblé, sans daigner seulement s'instruire s'il écrivait vrai. Duval, notre maître d'hôtel, qui a fait le même voyage que lui et sur le même vaisseau, et que je viens d'envoyer quérir et d'interroger, m'a répondu que le fond de cale de l'Oiseau était tout aussi chaud qu'est présentement le nôtre, où on ne peut respirer.

Il dit encore que la chaleur sous le soleil et sous la ligne ne fut pas assez forte pour les obliger à quitter leurs habits de drap. Que ne dit-il, comme Duval, que c'était la gravité de leur ministère, à M. le chevalier de Chaumont et à lui, qui les empêchait de se dépouiller ; qu'ils aimaient mieux suer que de donner à connaître qu'ils étaient des hommes pétris de la même pâte que les autres qui, par respect pour eux, n'osaient paraître en leur présence qu'en habit décent, mais qui se mettaient en chemise sitôt qu'ils les perdaient de vue, et qui avaient posé comme des sentinelles pour être avertis du moment qu'ils allaient paraître afin d'avoir le temps de reprendre, ou leurs vestes, ou leurs justaucorps. Cela aurait été conforme à la vérité, et ne donnerait pas lieu de croire qu'il a voulu faire entendre que le soleil et le climat se sont démentis, ou que Dieu a fait un miracle en leur faveur (...). (Journal d'un Voyage fait aux Indes orientales, 1721, I, pp. 347-348). 

8 - Ce phénomène optique est connu sous le nom de parhélie, et consiste en l'apparition de deux répliques de l'image du soleil, placées horizontalement de part et d'autre de celui-ci. (Wikipédia).

ImageŒil-de-bœuf au Dakota du nord. 

9 - Une trombe marine est une colonne d'air mélangé d'eau en rotation, formant un entonnoir nuageux, sous un nuage convectif au-dessus d'une étendue d'eau. Ces phénomènes de micro-échelle se forment lorsque les conditions sont très instables alors que de l'air froid passe au-dessus d'eaux chaudes. Généralement moins intenses qu'une tornade, elles se dissipent une fois sur la terre. (Wikipédia).

Trombe de mer observée en 1795 près le cap de Villefranche, comté de Nice. 

10 - L'archipel des Berlengas (Arquipélago das Berlengas), groupe d'île au large des côtes du Portugal, à une dizaine de kilomètres du cap Carvoeiro. 

11 - Les arcs-en-ciel. 

12 - L'abbé de Choisy mentionne cette rencontre dans son Journal du 10 mai 1685, mais n'indique pas que le vaisseau anglais soit entré en contact avec la Maligne : Un vaisseau ! Nous voyons un vaisseau ! Nous ne sommes donc pas tout seuls. Nous allions bientôt croire qu’il n’y avait que nous sur la mer. Les lunettes d’approche ont été tirées et il a été reconnu anglais et fort petit. Il avait envie de nous parler, mais il n’a pas pu nous joindre et on n’a pas jugé à propos de perdre du temps à l’attendre : il a fallu prendre les ris de nos huniers. 

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5 février 2019