Chapitre XV
Du style des ambassades à Siam

Page de la Relation de La Loubère
I. Les ambassadeurs d'Orient ne représentent pas leurs maîtres, et son moins honorés qu'en Europe.

Un ambassadeur, par tout l'Orient, n'est autre chose qu'un messager de roi : il ne représente point son maître. On l'honore peu à comparaison des respects qu'on rend à la lettre de créance dont il est porteur. M. de Chaumont, quoique ambassadeur extraordinaire, n'eut jamais de balon du corps, non pas même le jour de son entrée, et ce fut dans un balon du corps que fut mise la lettre du roi qu'il avait à rendre au roi de Siam. Ce balon avait quatre parasols, un à chaque coin du siège, et il était accompagné de quatre autres balons du corps ornés de leurs parasol, mais vides, comme le roi d'Espagne quand il va en carrosse et qu'il veut être vu et connu en a toujours un qui le suit à vide, qu'on appelle de respeto, terme et usage venus d'Italie. Même les présents du roi furent portés dans les balons du corps, et toutes ces mêmes choses s'observèrent à l'entrée des envoyés du roi. Aussi les Orientaux ne mettent-ils nulle différence entre un ambassadeur et un envoyé, et ils ne connaissent ni les ambassadeurs, ni les envoyés ordinaires, ni les résidents, parce qu'ils n'envoient personne pour résider en une cour étrangère, mais pour y faire une affaire et s'en retourner.

II. Les ambassades siamoises consistent en trois personnes.

Les Siamois n'envoient jamais ni plus ni moins de trois ambassadeurs ensemble. Le premier s'appelle Rayja ToutRachathut : ราชทูต, c'est-à-dire Royal messager ; le seconde Oubba ToutUpathut : อุปทูต, et le troisième Tri ToutTrithut : ตรีทูด (termes que je n'entends point) mais les deux derniers ambassadeurs sont obligés à suivre en tout l'avis du premier.

III. Ils sont regardés comme des messagers qui portent une lettre.

Tout homme donc qui est porteur d'une lettre de roi est censé ambassadeur par tout l'Orient. C'est pourquoi, après que l'ambassadeur de Perse que M. de Chaumont laissa au pays de Siam fut mort à Ténassérim (1), ses domestiques ayant élu l'un d'entre eux pour rendre la lettre du roi de Perse au roi de Siam, celui qui fut ainsi élu fut reçu sans autre caractère, comme l'eût été le véritable ambassadeur, et avec les mêmes honneurs que le roi de Perse avait auparavant accordés à l'ambassadeur de Siam.

IV. On ne leur donne point de réponse, mais un récépissé.

Mais ce en quoi principalement ils traitent un ambassadeur comme un simple messager, c'est que le roi de Siam, dans l'audience de congé, lui donne un récépissé de la lettre qu'il a reçue de lui, et si ce prince fait réponse, il ne la lui donne pas, mais il envoie avec lui ses ambassadeurs pour la porter.

V. Comment le roi de Siam est averti de l'arrivée d'un ambassadeur.

Un ambassadeur étranger qui arrive à Siam est arrêté à l'entrée du royaume jusqu'à ce que le roi de Siam en ait eu l'avis, et s'il est accompagné d'ambassadeurs siamois, comme nous l'étions, c'est aux ambassadeurs siamois à prendre le devant pour porter au roi leur maître la nouvelle de leur arrivée et de celle de l'ambassadeur étranger qu'ils amènent avec eux.

VI. Un ambassadeur est défrayé à Siam. Il doit communiquer ses instructions.

Tout ambassadeur étranger est défrayé et logé par le roi de Siam et il peut pendant le temps de son ambassade exercer la marchandise, mais il ne peut traiter d'aucune affaire qu'il n'ai rendu sa lettre de créance et communiqué ses instructions en original. Ils ont fait grâce à M. de Chaumont et aux envoyés du roi de ce dernier article, mais les ambassadeurs de Siam ne s'en dispensèrent pas en France ; ils communiquèrent leurs instructions.

VII. Il n'entre dans sa capitale qu'en allant à l'audience, et il sort de la capitale en sortant de l'audience de congé.

L'ambassadeur ne peut entrer dans la capitale qu'il n'aille tout droit à l'audience, ni demeurer dans la capitale après l'audience de congé. En sortant de l'audience de congé, il sort de la ville, et il n'est plus reçu à rien négocier. C'est pourquoi la veille de l'audience de congé, le roi de Siam lui fait demander s'il n'a autre chose à proposer, et dans l'audience de congé il lui demande s'il est content.

VIII. Des audiences solennelles.

La majesté du prince réside principalement dans la capitale : c'est là que se donnent les audiences solennelles. Hors de là, toute audience est censée particulière et sans de véritables cérémonies. Toute la garde, tant l'ordinaire que celle d'ostentation, fut mise sous les armes pour l'audience de Siam : les éléphants et les chevaux parurent avec leurs plus beaux harnais, et en grand nombre, sur le passage des envoyés du roi, et il n'y eut presque rien de tout cela pour les audiences de Louvò. À Siam, le parasol qui était devant la fenêtre du roi avait neuf ronds, et les deux qui étaient à côté en avaient chacun sept. À Louvò, le roi n'avait point de parasol devant lui, mais deux de chaque côté, qui n'avaient chacun que quatre ronds et qui s'élevaient beaucoup moins que ceux de Siam (2). Le roi n'était pas à Louvò à une simple fenêtre comme à Siam : il était dans une tour de bois attachée au fond du salon, dans laquelle il entrait par derrière et de plain-pied par une pièce plus haute que le salon, de sorte qu'encore que ce prince fût aussi élevé à Louvò qu'à Siam, néanmoins il était à Louvò dans le salon de l'audience au lieu qu'à Siam il était dans une autre pièce qui avait une vue dans le salon. D'ailleurs, la porte du salon de Louvò était grande et au milieu du mur, c'est-à-dire vis-à-vis du roi, au lieu qu'à Siam la porte était basse et étroite et presque au coin du salon, différences qui ont toutes leurs raisons en ce pays-là où les moindres choses sont mesurées et faites avec attention. À l'audience de Siam, il y avait cinquante mandarins prosternés dans le salon, vingt-cinq de chaque côté, en cinq rangs de cinq chacun ; aux audiences de Louvò, il n'y en avait que trente-deux, seize de chaque côté, par quatre rangs de quatre chacun. L'audience de réception, où la lettre de créance est rendue, se donne toujours dans la capitale et avec tout l'apparat possible pour le respect de la lettre de créance ; les autres audiences se donnent hors de la capitale et avec moins de faste, parce qu'il n'y paraît point de lettre de roi.

IX. Ce qui s'observe dans les audiences.

L'usage est dans toutes les audiences que le roi parle le premier, et non pas l'ambassadeur. Ce qu'il dit dans celles de cérémonie se réduit à quelques interrogations à peu près toujours les mêmes, après quoi il dit à l'ambassadeur de s'adresser au barcalon pour toutes les propositions qu'il aura à faire. Les harangues ne lui conviennent point du tout, quoiqu'il ait eu la bonté de me faire dire, sur les compliments que j'eus l'honneur de réciter devant lui, que j'étais un grand ingénieur de paroles. On a beau les embellir de figures et y employer le Soleil, la Lune et les étoiles (ornements du discours qui, en autre chose, peuvent leur plaire), ce prince croit que plus un ambassadeur parle longtemps le premier, moins il l'honore. Et en effet, dès que l'ambassadeur n'est qu'un messager qui rend une lettre, il est naturel qu'il n'ait rien à dire qu'on ne l'interroge. Après donc que le roi a parlé à l'ambassadeur, il lui fait donner de l'arec et du bétel et une veste dont l'ambassadeur se revêt sur-le-champ, et quelquefois un sabre et une chaîne d'or.

X. Il ne donne audience qu'en passant aux étrangers qui ne sont pas ambassadeurs.

Ce prince donna des sabres, des chaînes d'or et des vestes, ou quelquefois seulement des vestes aux principaux officiers français, mais il ne leur donna audience que comme par rencontre dans ses jardins, ou hors de son palais à quelque spectacle.

XI. Les Indiens sont précautionnés et fourbes dans leurs négociations.

Dans toutes sortes d'affaires, les Indiens sont lents à conclure, à cause de la longeur de leurs Conseils, car ils ne se départent jamais de leurs usages. Il ont beaucoup de flegme et de dissimulation. Ils sont insinuants dans leurs paroles, captieux dans leurs écritures, fourbes autant qu'on veut se laisser tromper. La louange que les femmes et les courtisans du roi de Siam lui donnaient quand ils voulaient le flatter au dernier point, c'était de lui dire non pas qu'il était un héros ou le plus grand capitaine du monde, mais qu'il avait toujours été plus fin que tous les princes avec qui il avait eu affaire. Ils ne s'engagent par écrit que le moins qu'ils peuvent. Ils vous recevront plutôt dans un port ou dans une place, qu'ils ne conviendront avec vous de les livrer par un traité en bonne forme et scellé par leur barcalon.

XII. Que les Européens ont toujours éprouvé qu'il faut traiter les Indiens avec hauteur.

Les portugais, naturellement fiers et défiants, ont toujours traité les Indiens avec beaucoup de hauteur et avec fort peu de confiance, et les Hollandais ont cru ne pouvoir mieux faire que d'imiter en cela les Portugais, parce qu'en effet les Indiens, nourris dans un esprit de servitude, sont rusés, et comme je l'ai dit en un autre endroit, soumis à ceux qui les traitent avec hauteur et insolents envers ceux qui les ménagent. Le roi de Siam dit de ses sujets qu'ils sont du naturel des singes, qui tremblent tant qu'on tient le bout de leur attache et qui ne reconnaissent plus de maître dès que l'attache est lâchée. Les exemples ne sont pas rares aux Indes des simples facteurs européens qui ont frappé impunément du bâton des officiers des rois indiens, et il est constant que de certaines reparties vigoureuses que l'on fait quelquefois en ces pays-ci nous paraissent plus hardies que les coups de bâton ne le sont en ce pays-là, pourvu qu'on les donne de sang-froid et non par emportement. Un homme qui se laisse emporter à la colère est ce que les Indiens méprisent le plus.

XIII. Les présents sont essentiels aux ambassades dans l'Orient.

Mais comme le commerce est leur plus sensible intérêt, les présents sont essentiels pour eux dans les ambassades. C'est un trafic à titre honorable, et de roi à roi. Leur politesse les porte à témoigner par plusieurs démonstrations combien ils estiment les présents qu'ils ont reçus. Si c'est quelque chose d'usage, quand même ce ne serait pas de leur usage, ils préparent publiquement tout ce qui sera nécessaire pour s'en servir, comme s'ils en avaient une véritable envie. Si c'est quelque chose à porter sur soi, ils s'en pareront en votre présence. Si ce sont des chevaux, ils bâtiront exprès une écurie pour les loger. Ne fût-ce qu'une lunette de longue-vue, ils bâtiront une tour pour voir de plus loin avec cette lunette, et ainsi ils paraîtront faire un cas extrême de toutes sortes de présents pour honorer le prince qui les leur envoie, à moins qu'on eût reçu des présents de leur part avec des moindres démonstrations d'estime. Néanmoins, ils ne sont véritablement touchés que du profit. Avant que les présents du roi sortissent de nos mains, quelques officiers du roi de Siam vinrent en faire une exacte description par écrit, jusqu'à compter toutes les pierreries de chaque sorte qui étaient parsemées dans les broderies, et afin qu'il ne parût pas que le roi leur maître prenait ce soin pour s'empêcher d'être volé par ceux de ses officiers par les mains de qui les présents devaient passer, ils dirent que ce prince était curieux et impatient et qu'il fallait lui aller rendre compte de ce que c'était et être prêt à lui répondre exactement sur les moindres choses.

XIV. Les Orientaux se font un grand honneur de recevoir des ambassades.

Tous les princes orientaux se font un grand honneur de recevoir des ambassades et de n'en envoyer que le moins qu'ils peuvent, parce que c'est, à leur avis, une marque qu'on ne peut se passer d'eux et de leurs richesses, et qu'ils peuvent se passer des richesses des étrangers. Ils regardent même les ambassades comme une espèce d'hommage, et ils retiennent dans leurs cours les ministres étrangers autant qu'il leur est possible, pour prolonger d'autant plus l'honneur qu'ils reçoivent. Aussi, le grand Mogol et les rois de la Chine et du Japon n'envoient-ils jamais d'ambassadeurs. Le roi de Perse même n'en envoya à Siam que parce que l'ambassadeur du roi de Siam lui en avait demandé comme je vais dire.

XV. Les ambassadeurs siamois sont comptables.

Les ambassadeurs siamois sont comptables, parce qu'ils sont chargés de marchandise, et il n'arrive guère qu'ils en rendent assez bon compte pour éviter entièrement le bâton. Ainsi Agi Selim (c'est le nom d'un More que le roi de Siam envoya il y a huit ou neuf ans en Perse comme son ambassadeur) (3) fut rudement châtié à son retour, quoiqu'en apparence il eût parfaitement bien servi. Il avait établi le commerce avec la Perse et avait amené avec lui cet ambassadeurs de Perse que j'ai dit plusieurs fois, qui mourut à Ténassérim. C'était un Moula (4), ou Docteur de la loi de Mahomet, qu'Agi Selim avait demandé au roi de Perse pour instruire, disait-il, au mahométisme le roi de Siam. Bernier rapporte, tome II, page 54, que pendant son séjour aux Indes, des ambassadeurs du Prêtre-Jean (5) qui fait, comme tout le monde sait, profession d'être chrétien, demandèrent au Grand Mogol un Alcoran et huit livres des plus renommés qui soient dans la religion mahométane ; flatterie indiqne, qui scandalisa beaucoup Bernier. Mais généralement parlant, ces rois marchands se servent fort du prétexte de la religion pour l'augmentation de leur commerce.

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réfugiés et habitués à Siam.

NOTES

1 - Une ambassade dépêchée par Shah Suleiman de Perse était partie de Bandar Abbas le 27 juin 1685 et était arrivée à Ténassérim à la fin octobre ou au début novembre. Le Mercure Galant d'octobre 1687 publiait un extrait de lettre venue de Siam même – et dont, à son habitude, il ne citait pas l'auteur —, assurant que l'ambassadeur persan, ayant trop traîné en route et s'étant fait devancer par les Français, s'était suicidé : Ce prince macassar [le fils du roi de Macassar], fort zélé mahométan, ayant cru découvrir depuis environ trois ans que le roi de Siam songeait à quitter le paganisme, en donna aussitôt avis au roi de Perse qui envoya un ambassadeur à Sa Majesté siamoise pour l'exhorter à embrasser l'Alcoran. Cet ambassadeur arriva à Ténassérim lorsque M. le chevalier de Chaumont partait de Siam pour retourner en France, et y ayant appris la bonne réception que le roi de Siam lui avait faite, il crut que ce prince avait embrassé l'Évangile, parce que dans l'Orient, lorsque les rois ont changé de religion, ils ont toujours pris la chrétienne ou celle de Mahomet, selon que ceux qui se sont présentés les premiers pour les prier d'embrasser leur religion étaient chrétiens ou mahométans. Ainsi cet ambassadeur persan ne doutant pas qu'à son retour en Perse on ne lui fît couper le cou, parce qu'en effet, contre les ordres du roi son maître, il avait beaucoup plus tardé qu'il ne devait, il s'égorgea lui-même à Ténassérim. Il est plus probable que l'ambassadeur Hassein Beg mourut en mer entre Masulipatam et Mergui le 19 septembre 1685, épuisé par les fatigues du voyage. La délégation persane quitta Ténassérim en décembre 1685 et eut audience quelques semaines plus tard avec le roi Naraï. Les Persans quittèrent le Siam le 18 janvier 1687, après plus d'un an de séjour dans le royaume. 

2 - On peut encore voir, dans les vestiges du Phra Narai Rachaniwet (พระนารายณ์ราชนิเวศน์), le palais du roi Naraï à Lopburi, le pavillon Dusitsawan Thanya Mahaprasart (พระที่นั่งดุสิตสวรรค์ธัญญมหาปราสาท) où se trouvait la salle d'audience du monarque, qui devait être plus petite, mais très ressemblante à celle d'Ayutthaya, dont le plan figure dans l'ouvrage de La Loubère.

ImageLa salle d'audience du pavillon Dusitsawan Thanya Mahaprasart (พระที่นั่งดุสิตสวรรค์ธัญญมหาปราสาท).
ImagePlan du salon de l'audience de Siam. 

3 - Lors de son passage en Perse en 1684, Engelbert Kaempfer notait la présence d'une ambassade siamoise à la cour du shah, menée par un « Siamois natif de Perse ». 

4 - Mollah ou mollâ, mot dérivé de l'arabe mawlān : maître ou seigneur, désigne un érudit musulman dans les mondes turco-iranien et indien, par exemple en Iran, en Afghanistan, au Pakistan, en Inde ou encore en Turquie. Dans le monde arabe, on utilise plutôt le terme d'ouléma pour des fonctions analogues. Mais au-delà de la langue, l'emploi de l'un ou l'autre terme est lié à l'appartenance religieuse : on parle en principe de mollah dans l'islam chiite et d'ouléma (imam) dans l'islam sunnite. (Wikipédia). 

5 - Personnage légendaire ou réel, le Prêtre Jean, roi chrétien d'un pays d'Asie, aurait vécu au XIIe siècle. Nous citons G. Brunet qui publia en 1877 La légende du Prêtre Jean (Bordeau : Charles Lefebvre, extrait des Actes de l'Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Bordeaux, p. 3) : Vers le milieu du XIIe siècle, les conquêtes des croisés dans la Palestine étaient sérieusement menacées ; la puissance des Sarrasins s'était accrue d'une façon effrayante ; Édesse venait d'être enlevé d'assaut (1144) ; le découragement se répandait parmi les chrétiens. Soudain, se répandit en Europe le bruit qu'un puissant roi, fidèle à la religion de Jésus et maître d'une partie de l'Asie, le Prêtre Jean, avait remporté de grandes victoires sur les Musulmans et qu'il marchait au secours des croisés. Le pape Alexandre III écrivit une lettre à ce mystérieux souverain. Le messager s'évanouit dans la nature et le Prêtre Jean ne vint pas au secours des croisés. Toutefois, de nombreuses chroniques ou témoignages, dont celui de Marco Polo, firent état de cet énigmatique potentat dont personne ne put situer précisément les États : Perse, Arménie, Inde, Tibet, Mongolie, Éthiopie ? Une chose est sûre, ils étaient établis, d'après Jean de Hesse, aux extrémités de la terre habitable. 

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18 mai 2020