Chapitre XVI
Caractère des Siamois en général

Page de la Relation de La Loubère
I. Les Siamois sont bonnes gens.

Comme l'aisance se trouve dans le bon marché des choses nécessaires à la vie, et comme les bonnes mœurs se conservent plus facilement dans une aisance modérée que dans une pauvreté accompagnée de trop de travail ou dans une oisiveté trop abondante, on peut assurer que les Siamois sont bonnes gens. Les vices sont honteux parmi eux, et ils ne les excusent ni comme plaisanterie, ni comme supériorité d'esprit. Un Siamois tant soit peu au-dessus de la lie du peuple, loin de s'enivrer, a honte de boire de l'arak.

II. L'adultère est rare à Siam.

L'adultère est rare à Siam, non pas tant parce que le mari à droit de faire justice de sa femme (c'est-à-dire de la tuer s'il la trouve en flagrant délit, ou de la vendre, s'il la peut convaincre d'infidélité), que parce que les femmes n'y sont corrompues ni par l'oisiveté (car ce sont elles qui nourrissent les hommes de leur travail), ni par le luxe de la table ou des habits, ni par le jeu, ni par les spectacles. Les Siamoises ne jouent point, elles ne reçoivent point de visite d'homme, et les spectacles sont assez rares à Siam et n'ont ni jours marqués, ni prix certain, ni théâtre public. Il ne faut pourtant pas croire que tous les mariages y soient chastes, mais au moins tout autre amour plus déréglé que celui des femmes y est, dit-on, sans exemple.

III. De la jalousie des Siamois pour leurs femmes.

La jalousie n'est chez eux qu'un pur sentiment de gloire qui est plus grand en ceux qui sont plus élevés en dignité. Les femmes du peuple y faisant tout le commerce y jouissent d'une liberté entière. Celles des grands sont fort retirées et ne sortent que rarement, ou pour quelque visite de famille ou pour aller aux pagodes. Mais quand elles sortent, ells vont à visage découvert, lors même qu'elles vont à pied, et quelquefois on les distingue difficilement des femmes esclaves qui les accompagnent. Au reste, non seulement elles ne trouvent rien de rude dans la contrainte où elles vivent, mais elles y mettent leur gloire. Elles regardent comme une honte une plus grande liberté, et se tiendraient offensées et méprisées par un mari qui voudrait la leur permettre : elles sont jalouses pour eux autant qu'eux-mêmes.

IV. Gloire des femmes asiatiques.

Il n'y a point en Asie de femme de bien qui n'aime mieux en une occasion de guerre que son mari la tue que s'il la laissait tomber au pouvoir des ennemis. Tacite en donne un exemple dans Zénobie, femme de Rhadamistus, au Livre 12 de ses Annales (1). Les maris même regardent comme la chose du monde la plus honteuse pour eux que leurs femmes tombent au pouvoir des ennemis, et quand cela arrive, le dernier outrage qu'on leur puisse faire est de ne leur pas rendre leurs femmes. Mais quoique les femmes d'Asie soient capables de sacrifier leur vie à leur gloire, il ne laisse pas d'y en avoir parmi elles qui prennent des plaisirs secrets quand elles peuvent, et qui risquent pour cela leur gloire et leur vie. On dit qu'il y en a eu des exemples parmi les femmes du roi de Siam ; quelques renfermées qu'elles soient, elles trouvent quelquefois le moyen d'avoir des amants. On m'a assuré que la manière ordinaire dont ce prince les punit est de les soumettre premièrement à un cheval accoutumé, je ne sais comment, à l'amour des femmes, et puis de les faire mourir. Il y a quelques années qu'il en donna une aux tigres, et parce que ces animaux l'épargnèrent d'abord, il voulut lui faire grâce ; mais cette femme fut assez indignée pour la refuser, et avec tant d'injures que le roi, la regardant comme une enragée, ordonna derechef qu'elle mourût (2). On irrita les tigres et ils la déchirèrent en sa présence. Il n'est pas si sûr qu'il fasse mourir les amants, mais au moins il les fait bien châtier. L'opinion commune est à Siam que ce fut une faute de cette nature qui causa la dernière disgrâce du feu barcalon, frère aîné du premier ambassadeur du roi de Siam auprès du roi (3). Le roi son maître le fit bâtonner très rudement et cessa de le voir, sans pourtant lui ôter ses charges. Au contraire, il continua de se servir de lui pendant les six mois qu'il survécut aux coups qu'il avait reçus, et il prépara de sa propre main tous les remèdes que le barcalon prit dans sa dernière maladie, parce que personne n'osait lui en donner de peur d'être accusé de la mort d'un homme qui paraissait si cher à son maître. Bernier rapporte quelques exemples par où il paraît que le Grand Mogol ne punit pas toujours de mort ni les femmes de son sérail qui manquent à leur devoir, ni les hommes qui sont leurs complices. Ces princes regardent ces sortes de crimes comme les autres qu'on peut commettre contre leur majesté, à moins que quelque sentiment d'amour les rende plus sensibles à la jalousie.

V. De la jalousie des Siamois pour leurs filles.

Les seigneurs siamois ne sont pas moins jaloux de leurs filles que de leurs femmes, et s'il y en a quelqu'une qui tombe en faute, ils la vendent à un certain homme qui a droit de les prostituer pour de l'argent, moyennant un tribut qu'il paye au roi ; l'on dit qu'il en a eu jusqu'à 600, toutes filles d'officiers de considération. Il achète autant les femmes, quand les maris les vendent pour les avoir convaincues d'infidélité (4).

VI. Leur respect pour les vieillards.

Le peu de respect envers les vieillards n'est pas moins rare à Siam qu'à la Chine. Des deux mandarins qui vinrent à bord des envoyés du roi leur porter le premier compliment du roi de Siam, le plus jeune, quoique le plus élevé en dignité, céda la première place et la parole au plus âgé, qui ne l'était que de trois ou quatre ans seulement.

VII. Les Siamois grands menteurs.

La menterie envers les supérieurs y est punie par le supérieur même, et le roi de Siam la punit encore plus sévèrement que tout autre, et malgré tout cela, on ment à Siam autant ou plus qu'en Europe.

VIII. Grande union dans leurs familles.

L'union des familles y est telle qu'un fils qui y voudrait plaider contre ses parents y passerait pour un monstre, aussi personne en ce pays-là ne craint-il ni le mariage, ni le nombre des enfants ; l'intérêt n'y divise point les familles, la pauvreté n'y rend point le mariage onéreux.

IX. La mendicité rare et honteuse à Siam.

Nos domestiques n'y remarquèrent que trois mendiants, gens vieux, impotents et sans parenté. Les parents n'y souffrent pas que leurs parents demandent l'aumône ; ils nourrissent charitablement ceux de leur famille qui ne peuvent se nourrir de leur bien ni de leur travail. La mendicité y est honteuse, non seulement à celui qui mendie, mais à toute sa famille.

X. Les Siamois sont voleurs.

Mais le vol y est encore plus honteux que la mendicité, je ne dis pas au voleur même, mais à ses parents. Les plus proches n'osent s'intéresser pour un homme prévenu de vol, et il n'est pas étrange que le vol soit estimé si infâme où l'on peut vivre à si bon marché ; aussi leurs maisons sont-elles beaucoup moins sûres que nos plus mauvais coffres. Néanmoins, comme il n'y saurait avoir de véritable vertu que dans les vues éternelles du christianisme, les Siamois ne refusent guère un vol qui s'offre à eux, pour ainsi dire. C'est proprement parmi eux que l'occasion fait le larron. Ils mettent l'idée de la parfaite justice à ne pas ramasser les choses perdues, c'est-à-dire à ne pas profiter d'une occasion si facile d'acquérir. De même les Chinois, pour exagérer le bon gouvernement de quelques-uns de leurs princes, disent que sous leur règne, la justice était en si grande recommandation parmi le peuple que nul ne touchait à ce qu'il trouvait d'égaré dans un grand chemin, et cette idée n'a pas été inconnue aux Grecs. Autrefois dans la grèce, les Stagirites (5) en avaient fait une loi en ces termes : Ce que tu n'as pas mis quelque part, ne l'en ôte point, et c'est peut-être d'eux que Platon l'avait prise quand il l'a insérée parmi ses lois (6). Mais les Siamois sont bien éloignés d'une si exquise probité.

XI. Quelques exemples de vol commis par des Siamois.

Le père d'Espagnac, l'un de ces pieux et savants jésuites que nous menâmes à Siam (7), étant un jour seul dans le divan de leur logis, un Siamois vint hardiment prendre devant lui un beau tapis de Perse sur une table, et le père d'Espagnac le laissa faire, parce qu'il ne se douta pas que ce fût un vol. Dans le voyage que le roi fit faire en Flandre aux ambassadeurs de Siam, l'un des mandarins qui les accompagnaient prit une vingtaine de jetons dans une maison où les ambassadeurs étaient priés à dîner comme ils séjournaient en une des principales villes de Picardie. Le lendemain, ce mandarin, croyant que ces jetons fussent de la monnaie, en donna un à un laquais pour boire, et son vol fut reconnu par là, mais on n'en témoigna rien (8).

XII. Autre exemple plus singulier.

Voici encore un trait qui prouve que l'occasion de voler a tant de force sur eux qu'elle les emporte quelquefois, lors même qu'elle est périlleuse. L'un des officiers des magasins du roi de Siam lui ayant volé quelque argent, ce prince ordonna qu'on le fît mourir en lui faisant avaler trois ou quatre onces d'argent fondu, et il arriva que celui qui eut ordre d'ôter de la gorge de ce malheureux ces trois ou quatre onces d'argent ne put se tenir d'en dérober une partie. Le roi fit donc mourir encore celui-ci du même supplice, et un troisième s'y exposa en commettant une pareille faute, je veux dire en dérobant une partie de l'argent qu'il retira de la gorge du dernier mort. De sorte que le roi de Siam, en lui faisant grâce de la vie, dit : C'est assez punir, je ferais mourir tous mes sujets si je ne me résolvais une fois à pardonner.

XIII. Voleurs dans les forêts de Siam et de la Chine, qui tuent fort rarement.

Il ne faut pas douter après cela de ce que l'on dit des Siamois qui vivent dans les forêts pour se soustraire à la domination, qu'ils volent souvent les passants sans tuer néanmoins presque personne. Les forêts de la Chine ont été pleines de tout temps de pareils voleurs, et il y en a eu qui, après avoir attiré auprès d'eux bien des compagnons, ont formé des armées entières et se sont enfin rendus maîtres de ce grand royaume.

XIV. Bonne foi des Siamois dans le commerce, leurs usures sans borne et leur avarice.

D'autre part, la bonne foi est très grande à Siam en toutes sortes de commerces, comme je l'ai marqué ailleurs, mais l'usure y est pratiquée sans nulle bornes. Leurs lois n'y ont point pourvu, quoique leur morale la défende. L'avarice est leur vice essentiel, et ce qu'il y a en cela de plus merveilleux, c'est qu'ils n'amassent pas des richesses pour s'en servir, mais pour les enfouir.

XV. Ils sont fort vindicatifs et comment.

Comme ils ne font presque point de commerce d'immeubles, qu'il ne font ni testament, ni contrats publics, et qu'en un mot ils n'ont point de notaires, il semble qu'ils ne sauraient presque avoir de procès, et ils en ont peu en effet de civils, mais beaucoup de criminels. C'est par la calomnie principalement qu'ils exercent leurs haines secrètes et leurs vengeances, et ils y trouvent de la facilité auprès des juges qui en ce pays-là, comme en Europe, vivent de leur profession. Les Siamois ont naturellement horreur du sang, mais quand ils haïssent jusqu'à la mort, ce qui est fort rare, ils assassinent ou ils empoisonnent et ne connaissent point la vengeance incertaine des duels. La plupart de leurs querelles, néanmoins, n'aboutissent qu'à des coups de coude, ou à des injures réciproques.

XVI. Autres qualités des Siamois.

Les Anciens ont remarqué que c'est l'humidité des aliments qui défend les Indiens contre cette action du soleil qui brûle le teint des Nègres et cotonne leurs cheveux. La nourriture des Siamois est encore plus aqueuse que celle d'aucun autre peuple des Indes, et l'on peut sûrement leur attribuer toutes les bonnes et toutes les mauvaises qualités qui viennent du flegme et de la pituite, parce que le flegme et la pituite sont des effets nécessaires de leur nourriture. Ils ont de la douceur, de la politesse, du sang-froid, et peu de souci. Ils se possèdent longtemps, mais quand une fois leur colère s'allume, ils ont peut-être moins de retenue que nous. Leur timidité, leur avarice, leur dissimulation, leur taciturnité, leur inclination à mentir croissent avec eux. Ils sont opiniâtres dans les coutumes autant par paresse que par respect de leurs ancêtres qui les leur ont laissées. Ils n'ont nulle curiosité et n'admirent rien. Ils sont orgueilleux avec ceux qui les ménagent et rampants avec ceux qui les traitent avec hauteur. Ils sont rusés et changeants, comme tous ceux qui sentent leur propre faiblesse.

XVII. Leur amitié est infidèle.

Leur manière de se promettre une éternelle amitié, c'est en buvant de la même eau-de-vie dans la même tasse, et quand ils veulent se la jurer plus solennellement, ils goûtent du sang l'un de l'autre, ce que Lucien nous donne comme une coutume des anciens Scythes, et qui est pratiquée aussi par les Chinois et par d'autres nations ; mais les Siamois ne laissent pas quelquefois de se trahir après toutes ces cérémonies.

XVIII. Ils sont naturellement plus modérés que nous, parce qu'ils sont plus paresseux.

En général, ils ont plus de modération que nous. Leurs humeurs sont aussi tranquilles que leur ciel, qui ne change que deux fois l'année et insensiblement quand il tourne peu à peu de la pluie au beau temps et du beau temps à la pluie. Ils n'agissent que par nécessité et ne mettent pas comme nous le mérite dans l'action. Il ne leur semble pas raisonnable que le travail et la peine soient le fruit ou l'apanage de la vertu. Ils ont le bonheur de naître philosophes, et peut-être que s'ils ne naissaient pas tels, ils ne le deviendraient pas plus que nous. Je croirais donc volontiers ce que les Anciens ont dit, que la philosophie est passée des Indes en Europe et que nous avons été plus touchés de l'indolence des Indiens que les Indiens ne l'ont été des merveilles que notre inquiétude a produites dans la recherche de tant d'arts différents dont nous nous sommes flattés, peut-être mal à propos, que la nécessité était la mère. Mais c'est assez parlé des mœurs des Siamois en général, entrons dans le détail de leurs mœurs suivant leurs diverses conditions.

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I. Des diverses conditions
chez les Siamois.

NOTES

1 - Le passage évoqué par La Loubère se trouve livre XII, chapitre 51 : Radamiste n'eut d'autre ressource que la vitesse de ses chevaux, sur lesquels il s'enfuit accompagné de sa femme. Celle-ci était enceinte : toutefois la crainte de l'ennemi et la tendresse conjugale lui donnèrent des forces, et elle supporta le mieux qu'elle put les premières fatigues. Bientôt, les continuelles secousses d'une course prolongée lui déchirant les entrailles, elle conjure son époux de la soustraire par une mort honorable aux outrages de la captivité. Radamiste l'embrasse, la soutient, l'encourage, passant tour à tour de l'admiration pour son héroïsme à la crainte de la laisser au pouvoir d'un autre. Enfin, transporté de jalousie, habitué d'ailleurs aux grands attentats, il tire son cimeterre, l'en frappe, et, l'ayant traînée au bord de l'Araxe, il l'abandonne au courant du fleuve pour ravir aussi son corps à l'ennemi. (Œuvres complètes de Tacite, traduction J.-L. Burnouf, 1828, II, p. 359). 

2 - Le jésuite Claude de Bèze relate la liaison qu'entretint une des principales concubines du roi, sœur de Phetracha (probablement Tao Sri Chulalok) avec Chaofa Noï, le frère cadet du roi Naraï. La liaison fut découverte, et cette malheureuse créature, dont les infâmes débauches étaient connues de tout le monde, excepté du roi fut condamnée à être dévorée par un tigre qui est un des exécuteurs ordinaires des Siamois. Quant au jeune prince, il fut fouetté avec tant de cruauté que tout le corps lui enfla extraordinairement et il lui resta depuis une grande faiblesse des jambes avec une espèce de paralysie sur la langue qui l'empêchait de parler. (Mémoire du père de Bèze sur la vie de Constance Phaulkon, Drans et Bernard, 1947, pp. 69 et suiv.). On pourra lire le passage complet sur ce site. 

3 - Le père de Bèze donne une autre version de la disgrâce et de la mort du Phra khlang Chao Phraya Kosathibodi (เจ้าพระยาโกษาธิบดี). Selon le jésuite, c'est une affaire de corruption qui causa la perte du ministre. Phaulkon avait suggéré au roi Naraï de faire fortifier quelques villes du royaume à la mode occidentale. Enthousiasmé par ce projet, le roi donna l'ordre de procéder aux travaux. Les Siamois qui, comme l'écrit de Bèze, sont naturellement paresseux, furent épouvantés par cette nouvelle corvée, et pour s'en délivrer, ils s'adressèrent au barcalon de la bonne manière, c'est-à-dire en lui faisant un présent de cinquante catis qui valent 1 500 de nos livres, afin qu'il détournât le roi de faire faire ces ouvrages. Kosathibodi s'y employa, mais, par malheur pour lui, le roi savait que c'était plutôt l'argent qu'il avait reçu qui le faisait parler qu'un véritable attachement aux intérêts de la Couronne. Il voulut qu'il avouât lui-même cette vérité et lui demanda s'il n'avait rien reçu pour représenter ces choses. Le barcalon, croyant que Sa Majesté n'en avait nulle connaissance, le nia et persista à ne le vouloir pas confesser. Le roi, après lui avoir reproché sa lâche conduite et de ce que, pour un vil intérêt, il était le premier à se déclarer contre un homme qu'il lui avait si fort loué peu auparavant, le renvoya fort brusquement et le fit suivre peu de temps après par un mandarin qui avait ordre de lui donner le rotin (op. cit. pp. 14 et suiv.). Meurtri dans sa fierté autant que dans sa chair, le ministre tomba malade et mourut en juillet 1683. 

4 - La Loubère reviendra sur ce personnage dans le chapitre IV de la 3ème partie : … il ne faut pas croire que tous ceux qui portent de grands titres soient toujours de grands seigneurs : cet infâme qui achète les femmes et les filles pour les prostituer porte le titre d'Okya ; on l'appelle Okya Meen, et c'est un homme fort méprisé. Il n'y a que les jeunes débauchés qui aient commerce avec lui. 

5 - Les disciples d'Aristote, né à Stagire, ancienne cité de Macédoine. 

6 - Les Lois de Platon, XII, 1 : Ne touche pas à ce que tu n'as pas déposé. (Traduction Émile Chambry). 

7 - Pierre d'Espagnac (1650-1689 ?) était l'un des quatorze jésuites-mathématiciens envoyés par Louis XIV au roi Naraï. Il suivit le détachement de Du Bruant à Mergui et s'embarqua précipitamment avec les troupes françaises lors du coup d'État de 1688. À Martaban, dans le royaume de Pégou, il descendit à terre avec l'officier Beauregard pour chercher des vivres et fut fait prisonnier. On ignore ce qu'il devint. Dans ses Mémoires de mars 1692, François Martin notait : Nous reçûmes des lettres de Pégou de la mort du père d’Espagnac, jésuite, et de celle du sieur de Beauregard ; il y avait déjà du temps que l’on en avait écrit, mais sans beaucoup d’assurance ; il n’y eut pas lieu d’en douter à présent ; ils avaient succombé à la misère où ils étaient réduits. (1934, III, p. 198). 

8 - Les ambassadeurs siamois firent un périple en Flandre entre le 14 octobre et le 24 novembre 1686 pour voir les places fortifiées. Le Mercure Galant, qui relata ce voyage avec une profusion de détails, ne mentionne pas cet incident. 

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18 mai 2020